
135 ''DISCOURS SUR LE
que le professeur Pallas, nous a le premier
fait connoître. Je suis également
e'ioigné de l’opinion de quelques naturalistes,
qui prétendent exclure les Gangas de la
liste des Gallinacés, parce-que ces oiseaux
ne sont point brachiptèreS (c)> mais ils.
y admettent ^Hétéroclite de Pallas, qui
sous le rapport de la longueur des ailes
et de leur forme singulière, devrait être le
premier à en être exclu. Les Gangas,
de même que l’Hétéroclite sont de véritables
Gallinacés ; [leur îponte nombreuse,
le peu d’aprèts dans la structure du nid,
les petits qui . courent au sortir de l’oeuf,
leur manière de vivre, et tous leurs caractères
extérieures nous indiquent la place,
que ces oiseaux doivent occuper dans un
système méthodique.
Les Gangas vivent uniquement dans les
contrées chaudes de l’Afrique et de l’Asie,
leur passage n’est qu’accidentel en Europe.
La rencontre de cesj Gallinacés, est un
Cc~) On désigne assez généralement les Gallinacés,
par le nom de brachiptères ou oiseaux à ailes courtes»
pressage heureux pour le voyageur e'garé
dans les vastes solitudes, qüi occupent une
portion très considérable de ces deux
parties du globe; la proximté des torrens
ou des fontaines est annoncée par les
Gangas; ces oiseaux habitent les confins
des deserts, ou dans les bruyères et les
plaines déséchées, couvertes seulement de
quelques buissons; voyageurs et aimant à
se déplacer, ils parcourent journellement
une étendu très considérable de pays,
ils exécutent ces voyages, dans le but de
visiter les lieux où ils ont coutume de
s’abreuver; lorsque les citernes naturelles,
ou les torrens des environs viennent à
tarir, et que la chaleur de 1 atmosphère
de'scèche ces abreuvoirs, les Gangas, se
hasardent' alors à traverser ces océans d’un
sable mouvant, que tous les etres redon-
tent, et que les autres oiseaux voyageurs
de ces contrées évitent, en opérant leur
migration le long des côtes.
Si la nature destine ces oiseaux à vire
dans des lieux tristes et déserts, elle
semble compenser en quelque sorte une