
 
        
         
		„   Après  l’hiver,  le  moment  de  la  pariade 
 ,,  arriva:  des  querelles  s’éièvei'enc  parmi 
 „   les  males ;  mais  011  renia, qua  que  l’edu- 
 „   cation  ayant  adouci  leurs  moeurs,  leurs  
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 „   combats  e'toient  moins  fréquens  et  moins  
 „   opiniâtres.  Quand  les  couples  furent 
 „   assortis,  ce  religieux  les  distribua  à  ses 
 „   amis,  et  ne  se  réserva  que  celui  dont  
 „   le  mâle  lui  avoit  constamment  donne'  
 „   des  preuves  du  plus  tendre  attachement. 
 „   Pour  faciliter  la  nichée  de  ce  couple  
 ,,  privilégié,  il  avoit  eu  la  précaution  de  
 „   semer  avant  l’hiver  un  petit  carré  de 
 „   blé  ■>  dans]  son  jardin,  où  ces  oiseaux  
 „   pouvoient  se  retirer.  La  femelle  y   fit  
 ,,  sa  ponte,  et  pendant  tout  le  temps  qu,e  
 „   dura  l’incubation,  nous  avons  vu  le  mâle  
 „   rôder  sans  cesse autour  de  ce  petit 
 „champ,  avec  un  air  d’inquiétude;  et  
 „   lorsqu’on  s’en  approchoit  de  trop  près,  
 „   fût-ce  même  son  hôte  hospitalier,  il  
 „   accouroit,  la  tête  haute,  les  ailes  à  demi  
 „   étendues,  et  le  corps  fort  relevé,  d’un  
 „   air  menaçant  et  paroissoit  disposé  à  sau-  
 „   ter  à   la  figure  de  celui  qui  auroit,  tou- 
 „   ché  le  blé,  qui  renfermoit  les  objets  les  *  
 „   plus  chers  à  son  coeur  (f).” 
 Willughby,  dans  son  ornithologie,  nous  
 %  apprend  une  anecdote  semblable.  Un  particulier  
 de  Sussex  étoit  parvenu  à  apprivoiser  
 une  couvée  entière  de  Perdrix  grises,  les  
 chassoit  devant  lui  quoiqu’elles  eussent  la  
 pleine  faculté  du  vol ;  il  gagna  un  pari  
 en  les  conduisant  ainsi  à  Londres.-  
 Nous  avons  dit,  que  les  Perdrix  grises  
 ainsi  que  toutes  les  espèces,  de  Gallinacés  
 et  même  tous  les.  oiseaux  se  rappellent  
 pour  se  réunir;  le  chant  de  ces Perdrix 
 est  moins  ‘  un ramage,  qu’un  cri  aigre, 
 imitant  assez  bien  le  bruit  d’une  Scie; 
 et  ce  n’est  point  sans  intention  dit  
 Buffon,  que  les  mythologistes  ont  mt  a-  
 morphosé  en  Perdrix  l’inventeur  de  cet  
 insrument  (d).  Le  chant  du  mâle  peut  se  
 rendre  par  les  syllabes,  girllah!  la  femela  
 un  cri  plus  court  semblable  à  garli 
 elle  n’emploié  ces  sons  que  pour  rappeler  
 les  perdreaux  ou  pour  faire  oonÇf) 
   Gérardin,  Tab.  Elim.d'Ornh.  y.  3,  p,  73^ 73 .  
 (d")  Ovidt,  Métamorphoses ,  llb.  8.