
 
        
         
		que  dans le  moment  même  où  ses  cris 
 l’aveuglent  et  l’étourdissent  ,  le  chasseur  
 peut  recharger  son  fusil  sans,  craindre  que  
 sa  proye  lui  e'chappe. 
 Les  curieux  de  cette  chasse  se  verront  
 singulièrement  déçus,  si  d’après  les  détails  
 qu’en  donnent  la  plupart  des  naturalistes  
 ils  croient,  que  durant  tout  le  tems  que  
 le  tétras  fait  entendre  ces  différens  cris,  
 ils  -peuvent  sans  aucun  risque  diriger  leur  
 marche  sur  lui;  il  est  nécessaire  de  les  
 prévenir  qu’il  n’en  est  point  ainsi.  Lorsque  
 le  tétras  commence  son  singulier  
 chant  ,  il  exprime  à  plusieurs  réprises  la  
 sylabe  dod>  qu’il  change  en  un  son  plus  
 éclatant  qu’on  peut  rendre  par  dodoî,  do-  
 del  dodelder,  répété  _ dix  à  douze  fois  avec  
 une  vitesse  et  une  force  étonaiité  ;  c’est  
 alors  qu’il  fait  suivre  [ce  cri  glapissant  
 dont  nous  venons  de  rendre  compte,  et  
 pendant  lequel  le  chasseur peut  faire 
 trois  ou  quatre  pas  ou  sauts y  apirès*.  les*- 
 quels,  il  doit  rester  immobile,'  jusqu’à  ce 
 que  l’oiseau ?  répété  lés  mêmes  sons  ;  car  
 tant  qu’il  fait  entendre  son  cri:  dvdel  il 
 D E S   T E T R A S .   
 appefçoit  le  plus  léger  mouvement,  et 
 entend  le  moindre  bruit:  les  organes  de  
 la  vue  et  dé  rouie;  sont  [dans  cette  espèce  
 d’uné  pêrfcèùon  dont  il  est  difficile  
 de  se  faire  une  idée. 
 La  cMSsé  de  l’auerhan,  quoique  divertissante  
 sotïs  Certains  rapports,  [particulièrement  
 comme  objet  de  nouveauté,  est  
 à  tout  prendre  peu  satisfaisante  pour 
 celui  qui  la connoît; l-’cccasion d’abattre 
 un  auerhan n’arrive point  fréqueminent, 
 et  bien  peu de  personnes  qui suivent 
 habitnelléùieé't ce  genre de  chasse, peuvent 
 se  vanter  d’avoir  tué dans  le  cours  dé 
 leut  vie ,  un  nombre  excédant  cinquante  
 pièces  de  ce  gibier.?  Un  grand  veneur  en  
 Allemagne,  cité  par  le  naturaliste  Bechstcin,  
 s’étoit  rendu  fameux  dans  sa  contrée  
 pour  avoir  abattu  vingt  grands  tétras  
 mâles  ;  il  étoit  reconnu  pour  le  plus  
 habite  dans  l’art  d’approcher  ces  oiseaux.  
 Le  gibier  de  cette  espèce1  [appartient  à  
 la  haute  chasse,  ou  chasse-  Royale  Ç  il  
 est  généralement  défendu  de  tuer  les  femelles  
 sans  une  autorisation  particulière.