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 Je  présume  qu’il  ne  sera  point  désagréable  à  
 plus  d’un  lecteur, -  que  je  recueille  dans  ceite  
 monographie  les  moyens -  que  M.  Gérardin  
 a  vu  mettre  en  usage  par  un  religieux  
 ,  q u i   est  parvenu  à  réduire  en 
 domesticité  une  couvée  entière  de  Perdrix  
 grises. 
 ,,  On  lui  apporta  une  couvée  de  Per«!  
 „dreaitx ,  qui  n’étoient  âgés  que  de  quel-  
 »  ques  jours-,  il  les  éleva  sans  poule  ,  
 ,,  avec  des  précautions  <pi’a  la  vérité  tout  
 „   le  monde  n’auroit  ni  le  loisir,  ni'  la  
 „   patience  de  prendre;  il  les  tenoit  chsu-  
 „   dement  dans  -une  petite  caisse  ,  qu’il  
 „   avoit  garnie  à  cet  effet  d’une  peau  
 „   d’agneau;  il  ne  les  en  faisoit  sortir  lors  
 „   de  leur  première  enfance,  que  dans  un  
 „   endroit  chaud  où  il  avoit  répandu  sur  
 „   le  plancher  des  larves,  que  l’on  nomme  
 „   vulgairement  oeufs  de  fourmis  ,  qu’il  
 „   méloit  avec  du  terreau  sec  ,  afin  de  
 ^  procurer  à  ces  '“petits  animaux  le  plaisir  
 „   cfé  le  gratter'  âvêc  leurs  'pieds,  pour  y   
 ,,  chercher  leur  '  nourriture.-  
 „   Devenus  ' '  plus ''  '  forts  f   et  lorsque  le 
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 „   temps n’étoit point  nébuleux  ,  il  les 
 „   sortoit dans le  petit  jardin  de  sa  cel- 
 „   Iule, et  là  , ces  charmans  petits  hôtes 
 „   passoient  une partie  de  la  journée;  puis 
 „   il  les faisoit rentrer  dans  leur  caisse 
 „   vers  le  d-'clin  du  jour.  Il  avoit  pris  
 „   la  précaution  de  répandre,  avant  leur  
 „   sortie  dans  le i  jardin  ,  des  grains  de  
 „   millet,  qu’ils  savoient  fort  bien  trouver;  
 „   enfin  ,  il  leur  donna  dans  un  endroit  
 ,,  à  couvert  de  la  pluie  ,  une  gerbe  de  bled  ,  
 „   une  d’orge  et  une  autre  d’avoine,  qui  
 „   leur  servoient  de  retraite  et  de  pâture. 
 „   Cette  aimable  petite  famille  devint  si  
 „   apprivoisée  .  avec  son  père  nourricier,  
 „   que  non  seulement  elle  le  suivoit,  eom-  
 „   me  le  feroit  un  chien,  mais  que  lors-  
 „   qu’il  s’asséyoit  dans  son  jardin,  aussitôt  
 „   chaque  individu  se  disputoit  le  plaisir  
 ,,  d’ être  un  des  premiers  sur  lui;  ils  ne  
 „   craignoient  et  ne  fuyoient  pas  même  à  
 „   la  vue  des  étrangers,  qui  vendent  fré-  
 „   quemment  visiter  ce  religieux,  dont  la  
 „   société,  fort  agréable,  étoit  très  recher-«  
 y»  çhée.