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 nient,  qui  leur  devient  indispensable  pour  
 déterrer  ces  substances  végétales. 
 Les  raisons  que  je  viens  d’alléguer,  me  
 semblent  assez  valables  pour  ne  point  
 séparer  génériquement  les  Francolins  des  
 Perdrix  ;  je  me  suis  contenté  de  distinguer  
 les  Perdrix  éperonnées,  en  formant  pour  
 ces  oiseaux  une  section  dans  mon  Genre  
 Perdix. 
 Les  Colins  ou  Perdrix  d'Amérique,  désignées  
 par  Fernandez,  ont  aussi  un  certain  air  de  
 famille;  leur  bec  est  plus  gros  que  celui  
 des  Perdrix  proprement  dites  ;  dans  quelques  
 espèces  on  voit  l’indice  d'une  dent  
 émoussée  vers  la  pointe  de  la  mandibule  
 supérieure.  Mais,  pour  des  disparités  si  
 peu  marquées,  je  ne  vois  point  de  motifs,  
 qui  authorisent  à  placer  ces  oiseaux  dans  
 un  genre  différent  de  celui  de  la  Perdrix;  
 et  à  plus  forte  raison,  vu  que  le  plus  
 grand  nombre  des  caractères  conviennent,  
 et  que  les  moeurs  n'offrent  pas  à  beaucoup  
 près  autant  de  disconvenances,  que  
 dans  les  Francolins  comparées  avec  les  Perdrix  
 proprement-dites.  Ces  Perdrix  d'Amérique  for- 
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 meront  conséquemment  une  troisième  section  
 dans  ce  genre  d’oiseaux.  Je  vais  passer  en  
 revue  les  caractères  communs  aux  différentes  
 espèces,  qui  composent  ces  trois  sections. 
 Ces  oiseaux  sont  très  multipliés  dans  les  
 climats  tempérés ;  le  ciel  brûlant  de  la  
 zone  torride  leur  paroît  très  favorable;  
 quelques  espèces  ne  redoutent  point  le  froid  
 de  la  zone  arctique,  puis-que  la  Perdrix  
 grise  se  rencontre  en  Suède  et  jusques  en  
 Sibérie.  Les  Perdrix  vivent  par  couple/  il  
 arrive  même  le  plus  habituellement,  qu’une  
 fois  unis  ils  ne  se  séparent  plus  jusqu'à  
 leur  mort;  quoique  la  femelle  soit  seule  
 chargée  du  soin  de  couver  les  oeufs,  le  
 mâle  ne  la  quitte  guère,  il  ne  s’éloigne  
 jamais  beaucoup  du  nid,  et  lorsque  la  femelle  
 pourvoit  au  besoin  de  sa  nourriture,  le  mâle  se  
 place  proche  du  nid  pour  le  garder,  et  pour  
 en  défendre  l’accès  aux  animaux,  qui  recherchent  
 les  oeufs  pour  s’en  nourrir;  lorsque  
 les  jeunes  sont  éclos  le  père  et  la  mère  
 les  rassemblent  sous  leurs  ailes;  c’ est  alors  
 que  le  mâle  prend  une  part  plus  active  
 aux  soins  de  la  progéniture;  c'est  lui,  qui 
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