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 S U R   L E 
 GENRE  PERDRIX: 
 P a r m i   les  oiseaux,  .sur  lesquels  l'homme  
 s’est  acquis  une  sorte  d’empire,  les  Per  
 drix  méritent  d’être  énumérées;  quoique  
 leur  naturel  sauvage  ne  se  plie  point  à  
 subir  une  servitude  totale  et  complettc,  
 ce  naturel  a  cependant  éprouvé  dans  nos  
 contrées  une  pente  très  sensible  vers  un  
 état  approchant  plus  ou  moins  de  la  
 domesticité.  Ces  farouches  habitans  de  nos  
 vastes  campagnes  sont  devenus  nos  tri*  
 butaires  ;  nous  sommes  même  parvenu  à  
 élever  quelques  espèces  en  domesticité *  
 celles-ci  a  la  vérité  pululent  et  se  
 propagent  moins  bien  que  les  faisans;  
 cous  en  retirons  cependant  une  utilité  
 bien  appréciée,  sous  le  rapport  d’un  mets  
 sain  et  délicat. 
 Persécutées  par  l’homme,  les  Perdrix 
 sont  encore  en  bute  aux  fréquentes  attaques  
 des  petits  quadrupèdes  carnassiers  et  
 des  oiseaux  de  rapines ;  ceux-ci  leur  font  
 une  guerre  opiniâtre  et  destructive:  poursuivis  
 sur  la  surface  de  la  terre,  qu’ils  ne  
 quittent  que  dans  le  plus  éminent  danger,  
 leur  vo l,  quoique  ordinairement  de  peu  
 de  durée,  est  accompagné  d’autres  périls;  
 c’est  alors  que  le  Milan  l’Autour,  la  Cres-  
 serelle  et  autres  oiseaux  chasseurs,  fondent  
 sur  eux  avec  la  rapidité  de  l’éclair,  
 ou  les  poursuive et  avec  avantage. 
 Habitans  des  campagnes,  des  champs  et  
 de  tous  les  pays  découverts,  les  Perdrix  
 préfèrent  les  pays  à  blé;  elles  .  ne  se  
 réfugient  dans  les  taillis  et  dans  les  v ignes  
 ,  que  lorsqu’elles  sont  poursuivies  
 par  leurs  ennemis  communs;  jamais  ou  
 ne  les  voit  s’enfjncer  dans  l’épaisseur  des  
 forêts,  ou  se.percher  sur  les  arbres,  dont  
 le  feuillage  touffu  présente  à  tant  d’autres  
 espèces  de  Gallinacés  un  refuge"  assuré  
 contre  la  serre  cruelle  des  tyrans  des  airs;  
 c’est  là  aussi,  que  ces  derniers  échappent  
 souvent  à  la  poursuite  obstinée  de  l’hom- 
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