
Lorsque les jeunes peuvent voler, les
mêmes soins des parens ne cessent. de
leur être prodigués ; si la famille a été
dans la nécessité de se séparer pour fuir
leurs ennemis communs, le père les rappelle
par des cris, auxquels les enfans se
rallient autour de lui; ceux-ci réunis, le
mâle prend son essor, et suivi de sa famille
il se rend auprès de la femelle, qui a déjà
fait connoître à celui-ci par un petit cri, qui
lui est particulier, le lieu de sa retraite.
Qui n’a point été témoin, dans une de
nos belles et tranquiles soirées d’automne,
des cris d’appel de ces habitans de nos
champs cultivés ? quel est le coeur insensible
, qui n’a jamais éprouve' les plus douces
sensations, lorsque dans ces heures du
repos majest eux de la nature, ce silence
ne s’est trouvé intérrompu que par les
chants d’amour de ces êtres paisibles, ou
par ces accents plus touchants encore que
suscite en eux la conservation de leur
progéniture ?
M. de Buffon dit, que la Perdrix grise
est d’un naturel plus doux que la Perdrix
D E S P E R D R I X ,
rouge proprement dite et qu’elle n est point
difficile à apprivoiser; lorsqu’elle n’est point
tourmentée, elle se familiarise aisément avec
l’homme ; cependant on n’en a jamais formé
de troupeaux, qui sussent se laisser conduire
comme font les Perdrix Bartavelles
(b); les Perdrix grises ont aussi l’instinct
plus social entre elles , car chaque famille
vit toujours réunie en une seule bande
qu’on appelle volée* ou compagnie, jusqu au
temps où l’amour, qui l’a voit formée, la
divise pour en unir les membres plus étroitement
deux à deux.
M. Gérardin est d’opinion, que cette espèce
est susceptible d’une sorte d éducation-, d où
on doit conclure, qu’il ne scroit pas difficile
d’en faire un oiseau domestique et de
l’introduire dans nos basses - cours.
{ è ) Buffon désigne en cet endroit la Perdrix
rouge proprement dite, mais j ’ ai déjà fait remarquer
tant à l’article de cette espece, qu’i
celui de la Perdrix Bartavelle , que c’ étoit i
cette dernière, que devait ctre rapporté tout
ce qui à été dit par les voyageur*, sur la
grande docilité de ce* Perdrix.