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 étoient  les  marques  certaines  de  leur 
 desaltérer  et  pour  s’ y  baigner;  mais  dans  cette  
 circonstance  ils  comblaient  d’autant  plus  mon  desespoir  
 ,  qu’ on  passant  du  nord  au  sud  ,  puis  
 revenant  du  sud  au  nord  ,  sans  s’arrêter  »  il  
 étoit  infailliblement  certain  qu’ il  n’ y   avoit  pas  d’ eau  
 dans  tout  mon  voisinage.  Ces  oiseaux  passoient  
 même  à  une  si  prodigieuse  hauteur,  que  ma  vue  
 ne  pouvoir  Iss  suivre  longtems;  tout  ce  que  je  
 pou vois  augurer  de  leur  passage,  c’ est  qu’ ils 
 poussoient  jusqu’à  la  rivière  des  Eléphans  pour  
 s’ y   abreuver  ;  et  ceci  m’annonçoit  le  plus  triste  
 abandon  de  la  nature.  Le  Vdill.  2.  voy.  v.  1.  p.  295. 
 Le  lieu  nourrissoit  une  quantité  immense  de  
 Gélinottes ;  elles  venoient  par  milliers  boire  à  la  
 source  sans  que  notre  présence  parut  les  effaroucher  
 : .   de  ma  tente  je  tiroi»  sur  leurs  volée*  
 av«c  »on  grand  fusil,  qui v  à  chaque  coup,  en  
 tuoit  au  moins  une  vingtaine.  VaïlL  2.  voy.  v.  2.  
 p.  146. 
 Qui  le  croiroit!  toutes  ces  indications  ont  été  
 rangées  par  M.  Virey  comme  appartenant  à  nôtre  
 Tétras  Gélinottc  (Tetrao  bonasia),  dont  l ’espèce 
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 course  précipitée  dans  les  airs:  lorsque  les  
 torrens  viennent  à  tarir  dans  le  désert,  elles  
 visitent  les  contrées  coupées  d’eau,  qui  
 avoisinent  la  ville  du  Cap  de  Bonne Espérance ;  
 vers  le  tems  des  pluies  on  ne  les  revoit  
 plus  dans  ces  lieux,  et  toutes  se  rendent  dans  
 les  déserts  situés  sous  la  Ligne  et  le  
 Tropique;  ce  qui  fait,  que  les  Hottentots  
 de  la  colonie,  donnent  à  ce  Ganga  le  
 nom  de  N arnaquas  Patrys  (Perdrix  des  
 îsîamaquois).  Ce  Gariga  fait  sa  ponte  vers  
 les  confins  des  déserts,  dans  les  touffes  
 d’herbes  ou  de  bronssailles  ;  la  ponte  est  
 de  quatre  ou  de  cinq  oeufs,  d’un  vert  
 olivâtre  marqué  d’nn  grand  nombre  de  taches  
 noires;  ils  ressemblent  aux  oei^fs  du  
 Vanneau  d’Europe.  Leur  nourriture  cohsiste 
 vit  dans  les  pays  les  plus  froids  du  globe,  et  ne  
 se  montre  pa*  même  accidentellement  dans  les  pays  
 tempères.  M.  Virey  savoit,  que  la  Gélinotte  d’Europe  
 jic  quite  jamais  les  grandes  forêts  ,  qu'elle  ne  
 prend  son  vol  qu’ à  la  dernière  extrémité,  et 
 quelle  ne  »c  réunit  point  en  feandes  de  plusieurs