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182 REPTILES BATIUCIEMS.
de ces émanations écliappent probablement au sens de
notre odorat ; mais les chiens qui l'ont plus parfait
éprouvent, lorsqu'ils approchent le nez de quelques
Anoures et de plusieurs Urodèles, une répugnance telle
que leur salive s'écoule en dehors, comme une sorte de
bave , ce qui semble indiquer qu'elle est excitée par des
eiïluves qui leur déplaisent. Tout porte à croire que
la nature, par ce moyen de défense, a voulu protéger
la race de quelques-uns de ces animaux, dont le corps
est mou et sans défense, contre la rapacité de certains
Mammifères, Oiseaux ou Poissons c[ui en seraient
fort avides, et qui s'en trouvent ainsi dégoûtés; car
nous-mêmes, lorsque nous venons à toucher la plupart
des espèces de Salamandres ou de Tritons, nous sommes
très-désagréablement affectés de l'odeur que leur contact
communique aux doigts, et dont nous ne pouvons
pas facilement nous débarrasser.
Dans quelques espèces ces excrétions paraissent
produites seulement dans la saison où ces animaux
éprouvent le besoin impérieux de perpétuer leur race,
époque à laquelle nous voyons en effet, chez les Urodèles,
l'extrémité libre du cloaque se gonfler considérablement.
On voit alors sur les bords d'une fente lonuo itudinale
deux lèvres épaisses diversement colorées, qui
présentent des pores plus ou moins béants dont sont
percés des tubercules variables pour la grosseur et la
forme , mais réguliers pour chaque espèce , et même
tout à fait différents , et d'une manière constante pour
chacun des sexes , ainsi que MM. Ratke et Gravenhorst
les ont décrits et figurés (1). Dans les Crapauds et dans
( 1 ) Ratke, Beitrage zur Geschiclite der Thiervalt. Dantzig, 1820.
I n - 4 , p l - I I I , iig- I I , 12 e t i3.
Gbavenhorst, Delicioe mitsei f^ralisla\>., p!. XI, iig. 3, 5; et
pl. XII, 2, 3, 4,
EXCHÉTIONS. l83
les vraies Salamandres il existe à la partie postérieure
de la tête, sur les côtés , des masses glanduleuses composées
de cryptes agglomérés, saillants, dont la surface
est percée de trous par lesquels suinte une humeur laiteuse
plus ou moins jaune. Chez d'autres , comme dans
les Pie urodèles , ces groupes de glandes sont distribués
par paires symétriques sur les parties latérales du dos.
Funk a fait connaître la structure de ces cryptes (1),
et les a représentés , dans la Salamandre terrestre , tels
qu'ils sont distribués dans l'épaisseur de la peau, et
sur la ligne médiane du dos, le long de la colonne vertébrale.
C'est à cette humeur laiteuse et visqueuse qui sort
des pores de chacun de ces cryptes, lorsqu'on place ces
animaux vivants au milieu des charbons incandescents,
qu'on a faussement attribué la propriété merveilleuse
d'éteindre le feu , ce qui leur a même valu une grande
célébrité populaire. C'est à cause de ce préjugé, sans
doute, que cet animal a été souvent choisi pour un symbole
de l'amour, dont certains chevaliers ornaient leurs
panonceaux ; et que François T' l'avait pris pour emblème
, en faisant représenter sur ses écussons une Salamandre
au milieu des flammes , avec cette devise :
Nutrisco et extinguo (je m'en nourris et je l'éteins).
Ces sortes de cryptes se retrouvent d'ailleurs sur les
flancs d'un grand nombre d'espèces de Grenouilles et
de Rainettes, ou sur la marge du cloaque , ainsi ([ue
nous l'avons déjà répété d'après Roësel, et vérifié longtemps
avant d'avoir su que ce célèbre observateur en
avait fait mention. Il est probable que la plupart des
odeurs ambrées, alliacées, sulfureuses , acides, que développent
les différentes espèces de Crapauds lorsqu'on
(i) Ouvrage cité, tab. 2, fig. ïo, ii, page 23, § 4*
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