fi
j ' M
1 t
f
!
I I
I, t! f t
i .i
i •
i i
I !
::i i.
: ::
^00 BATRACIENS ANOURES.
beaucoup moins que chez la plupart des Crapauds. La tête,
tout à fait en arrière , est d'un tiers plus large qu'elle n'est longue
du bout du museau à l'un des angles de la bouche ; ses côtes,
qui sont distinctement déclives , se rapprochent l'un de l'autre
de manière à former un angle aigu dont le sommet se trouve
être le bout du museau. Les narines s'ouvrent de chaque côté de
ce dernier. En dessus, la tête est fortement concave à partir de
l'occiput jusqu'au front, en avant duquel elle l'est aussi, mais
beaucoup moins. Le bord orbitaire supérieur forme une grosse
arête arrondie , renflée à son extrémité postérieure ou entre
l'oeil et la parotide, et dont l'autre extrémité est contiguë à une
saillie correspondante au canihus rostralis; celui-ci, en suivant une
direction oblique, va se réunir à son congénère sur le bout même
du museau , qui est légèrement obtus. Le bord orbitaire antérieur
fait également une saillie, mais elle est moins forte que les
ai'êtes supérieures dont nous venons de parler. Toute la région
concave du dessus de la tête , limitée à droite et à gauche par les
arêtes des oi'bites et du chanfrein, est en général parfaitement
unie ; si l'on y observe quelques petits granules, ce qui est assez
rare, ce n'est guère que chez les sujets adultes. La longueur de
la fente palpébrale est égale à la largeur du front ; la paupière
supérieure est couverte de petites verrues granuliformes ; elle
offre à son pourtour un petit bourrelet faiblement crénelé, qui,
à l'angle antérieur de l'oeil, se recourbe sur celui-ci en prenant
un peu plus de développement en hauteur. Le tympan est ovale
et à peu près de même grandeur que l'ouverture oculaire.
Les ouvertures du sac vocal des mâles sont longitudinales, et
situées de chaque côté de la langue , entre celle-ci et la seconde
portion de la longueur de la branche sous-maxillaire. Situées
en travers du haut de l'épaule et contiguës à ce petit prolongement
que forme au-dessus de l'oreille la saillie orbitaire, les
parotides ont ordinairement l'apparence réniforme, mais assez
souvent aussi elles sont elliptiques ou près d'une fois et demie
plus longues que larges, et arrondies aux deux bouts , dont le
postérieur est quelquefois plus étroit que l'antérieur. Ces glandes
sont très-renflées et présentent à leur siu^face des rides vermiculiformes
dans les interstices desquelles on distingue très-bien
des pores en nombre variable , suivant les individus. Les membi
es du Crapaud rude, sous le rapport de leur longueur et de
leur grosseur, ressemblent à ceux du Crapaud comnum. Le prc-
PHANÉROGLOSSES BUFONIFORMES. G. CRAPATJD. I I . 7OI
mier doigt, qui est aussi long que le quatrième, l'est un peu
plus que 1« second , qui est près de moitié plus court que le
troisième. Le dernier orteil, qui est deux fois plus court que le
pénultième, est inséré à côté de lui ; les quatre autres le sont
sur une ligne oblique , le premier étant de moitié moins long
que le second , le second que le troisième, et celui-ci que le quatrième
; la palmure qui les réunit les laisse tous libres dans leur
moitié terminale , excepté le quatrième, dont les deux tiers et
quelquefois les trois quarts de son étendue se trouvent en dehors
de cette membrane. Ces doigts et ces orteils ont leur extrémité
garnie d'une enveloppe coriace ou plutôt cornée, de couleur
noirâtre, dans laquelle elle est emboîtée exactement comme
dans un dé à coudre. La même chose s'observe au reste chez la
plupart des espèces dm présent groupe générique.
Le dos, à partir de la nuque, offre une double, quelquefois
une quadruple série de grosses pustules, plus souvent arrondies
que coniques, qui, sur les reins, sont entremêlées d'autres
beaucoup plus petites, ayant l'apparence d'épines , ou tout à fait
pareilles à celles qui hérissent les flancs , les épaules et le dessus
des membres ; seulement sur ces derniers elles sont plus serrées,
et leur volume est encore moindre que sur les autres régions du
corps, si ce n'est pourtant à la face inférieure de celui-ci, où partout,
jusque sous les doigts , il en existe de très-petites , et pressées
les unes contre les autres. Nous ne devons pas omettre de
dire que la saillie que fait le premier os cunéiforme est tellement
forte qu'on serait tenté, au premier aspect, de la considérer
comme un sixième orteil.
COLORATION. Il est peu d'individus de cette espèce qui n'aient
les bords de la bouche , le pourtour des oreilles, les carènes céphaliques
et le sommet des tubercules du corps colorés en noir.
La plupart présentent une teinte fauve ou roussâtre à leurs parties
supérieures ; quelques-uns les ont brunes, et quelques autres
d'une jolie teinte rose. Ce dernier mode de coloration semble
être celui des jeunes sujets.
DIMENSIONS. Tête, Long. 3" 5"'. Tronc. Long. 9" 3"'. Memb.
an/er. Long. 7" Memh. fosUr. Long. i4" 3"'.
PATRIE ET MOEURS. Cette espèce a pour patrie les Indes orientales
, dont elle paraît habiter toutes les parties 5 elle est surtout
très-commune au Bengale, où MM. Dussumier, Alfred Duvaucel,
Belanger, et Reynaud en ont recueilli une suite nombreuse d'in-
( i.