aio REPTILES BATRACIENS.
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nageoires sus et sous-caudale, confondues et réunies en
pointe à l'extrémité libre de la queue.
Quand le têtard paraît avoir acquis la taille et les
proportions déterminées pour chaque espèce, on voit
en dessous , à la base de la queue , lanus ou la terminaison
du tube intestinal, et sur les côtés, à droite et
à gauche, de petits tubercules qui grossissent, s'allongent
de jour en jour , et présentent quelques articulations,
d'abord indiquées, puis véritablement mobiles,
et leur extrémité se divise en doigts, le plus ordinairement
au nombre de cinq. Quelquefois ces rudiments
de pattes restent couverts par la peau, et ils en sortent
tout à coup, simultanément ou l'un après l'autre. A
cette époque, outre un changement intérieur relatif au
mode de la respiration dont nous parlerons bientôt, on
voit la queue non-seulement diminuer en hauteur verticale
, mais même en longueur ; puis les membranes
natatoires s'oblitèrent, les muscles de la queue s'atrophient
petit à petit et il semble que les parois qui les
constituent soient résorbées pour servir au développement
des autres organes. C'est alors, en effet, que se
manifestent les membres antérieurs qui semblent pousser
dans le lieu même qu'avaient occupé primitivement
les branchies externes. Les pattes de devant étaient
aussi cachées sous la peau, entre la cavité branchiale
et l'abdomen. Enfin la bouche change de forme; d'arrondie,
ou ovale en longueur, qu'elle était d'abord, elle
s'élargit transversalement ; les os de la face se développent
, les lames cornées qui servaient de bec tombent,
et les mâchoires restent à nu, s'élargissent, et leur commissure
s'étend successivement au point de dépasser en
dessous le globe de l'oeil. La queue diminue encore;
elle devient conique, et finit par disparaître tout à fait,'
ORGANES DE LA REPRODUCTION. 2H
en laissant une cicatrice au-dessus de l'anus. L'animal,
quoique très-petit, et réduit dans quelques espèces au
quart de la longueur qu'avait atteint le têtard, présente
cependant à peu près les formes, sauf les dimensions
qu'il conservera pendant le reste de son existence.
Mais ce n'est pas seulement cette transformation
extérieure que le naturahste doit observer ; il s'opère
à l'intérieur bien d'autres changements , car toutes les
fonctions semblent avoir été modifiées dans leurs organes
et dans leurs usages.
Ainsi, sous le rapport du mouvement, tous les os,
l'ensemble du squelette , ses diverses régions, tous les
muscles destinés à mouvoir les pièces osseuses, et
à produire les diverses actions qui servent principalement
au nager à la manière des poissons , c'est-à-dire
en frappant l'eau alternativement à droite et à gauche
pour porter le corps en avant et dans un sens plus déterminé
, ne peuvent plus s'exécuter , et la natation
s'exécute en effet de toute autre manière, comme nous
l'avons vu dans l'animal qui a perdu la queue , et qui
fait usage des membres postérieurs pour produire l'impulsion
du corps en avant (1).
Il en est de même, mais d'une manière moins évi-
(î) Cette transformation des organes du mouvement a été le sujet
d un prix proposé par l'Académie des sciences de Paris, et a
donne heu a la publication de deux excellents mémoires, où cette
question est parfaitement traitée. L un est de Dugès , professeur
de Montpellier ayant pour titre : Recherches sur l'Ostéologie et
18 pirnchel ^ diiieoents âges , i vol. in-|avec
Le second mémoire de M. Martin Saint-Ange, sur les Organes
transitoires des Batraciens . publié en x83i , sous le format L s ,
dans le torn. X/UV des Annales des sciences naturelles, pag. 366'
avec lo planches, du no i8 à ay. ^ '