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6 DES REPTILES BATRACIENS EN GENERAL.
nombre des Urodèles que chez les Poissons et dans
la totalité des vrais Serpens.
5° Le sternum, généralement très développé, excepté
dans les Céciloïdes, est en grande partie cartilagineux
; il s'étend en même temps sous la gorge pour
soutenir l'appareil styloïdien, et sous Fabdomen pour
protéger les viscères qui y sont renfermés. Cette pièce
moyenne et inférieure du tronc devient un caractère
absolument propre à séparer cet ordre de celui des
Ophidiens , qui n'ont jamais de sternum, de même
que les côtes qui sont ou nulles ou à peine développées
, serviraient encore à les faire distinguer de ces
mêmes Serpens , cbez lesquels les côtes sont toujours
fort longues , arquées et très nombreuses. D'un autre
côté, ce même sternum , qui n'a aucune connexion avec
les côtes, les éloigne par cela même des Cbéloniens et
des Sauriens, cliez lesquels le sternum est presque
constamment destiné à recevoir au moins quelquesunes
des côtes qui s'y joignent d'une manière plus
ou moins solide.
6° Le coeur des Batraciens diffère, comme nous le
verrons avec plus de détails par la suite, de celui de
tous les autres Reptiles, par cette circonstance que son
ventricule charnu n'a réellement qu'une seule cavité
intérieure. Cette disposition est en rapport avec le
mode de la circulation générale , qui n'éprouve qu'une
légère modification à l'époque de la transformation,
dans la manière dont s'opère le changement de la fonction
respiratoire uniquement branchiale, analogue à
celle des poissons, en une respiration aérienne ou pulmonaire
partielle. Quant à l'absence apparente de l'une
des oreillettes, elle dépend , comme on le sait mieux
aujourd'hui, de l'adossement des deux sinus, séparés
DES REPTILES BATRACIENS EN GENERAL. y
entre eux par une cloison très mince et transparente,
dont on n'avait point d'abord reconnu l'existence.
7" L'absence des organes génitaux externes apparens
et propres à l'intromission pour féconder la femelle
, éloigne les Batraciens des trois autres ordres
de Reptiles ; car chez les Chéloniens et les Crocodiles
parmi les Sauriens, le pénis existe: il est simple et
semblable à celui dont on retrouve les analogues dans
certains Oiseaux, en particulier dans les Autruches
et les Canards ; ou bien il est double ou fourchu ,
comme dans les autres Sauriens' et dans tous les
Ophidiens. Cette non-existence des organes mâles se
trouve liée avec la disposition de la coque des oeufs
qui n'est pas calcaire , comme dans les Tortues et les
Lézards, et qui n'est jamais coriace et crétacée,
comme dans les Ophidiens, quand leurs oeufs n'éclosent
pas dans l'intérieur du corps de la femelle. C'est
qu'en effet la plupart des femelles de Batraciens abandonnent
leurs germes avant qu'ils soient fécondés , et
c'est à travers la coque muqueuse que s'opère l'absorption
de l'humeur vivifiante des mâles, à peu près
comme cela a lieu chez les Poissons. Enfin chez la
plupart des Batraciens, les petits, en sortant de la
coque dans laquelle s'est opéré leur premier développement
, paraissent sous une forme et avec une organisation
extérieure et interne, souvent tout à fait différente
de celles qu'ils prendront par la suite, soit
dans les organes du mouvement et des sens pour la
vie extérieure , soit dans leur mode de nutrition , de
digestion , de circulation et de respiration , ainsi que
l'histoire plus détaillée de ces animaux nous donnera
occasion de le faire connaître par la suite.
On voit donc par ces détails que les Batraciens
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