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2 4 2 REPTILES BATRACIENS.
pattes restent tout à fait incomplètes , comme de simples
rudiments terminés par des doigts dont le nombre
et la longueur varient considérablement selon les espèces.
4® J)e quelquespajticularités offertes par les espèces.
M. de Sclireibers a suivi les amours des Salamandres
noires des Alpes , qui ne se rencontrent que dans les
hautes montagnes du Tyrol, de la Garinthie, de Salzbourg
et de l'Autriche supérieure , qui sont couvertes
de neige pendant une très-grande partie de l'année.
Il a observé que le mâle saisit sa femelle sur la terre,
au bord des ruisseaux, qu'il se place sous elle ventre à
ventre , qu'il l'entoure avec ses pattes , et qu'ainsi enlacés
, celle-ci l'entraîne dans l'eau , où tous deux restent
pendant des heures entières , tantôt en repos ,
tantôt en nageant, sans cju'on puisse remarquer autre
chose qu'un léger trouble dans le liquide qui entoure
leur corps. C'est pendant ce temps que s'opère la fécondation.
Quand elle a eu lieu , les deux individus se
séparent. L'auteur de cette observation a fait une remarque
bien plus curieuse. Après s'être assuré, parla
dissection d'un assez grand nombre de femelles , que
chacune d'elles portait une vingtaine d'oeufs dans les
ovaires, il a remarqué cependant que celles-ci ne produisaient
jamais que deux petits vivants, les seuls réellement
qu'on y voit constamment se développer. Cette
parturition offre même cette circonstance, que, s'opérant
constamment sur la terre , la jeune Salamandre
naît réellement sans branchies et avec la queue non
comprimée , conique , arrondie , sans nageoires membraneuses
, par conséquent à peu près dans l'état de
développement le plus avancé. Cependant l'observa-
ORGANES DE LA REPRODUCTIOIf.
teur, dont nous empruntons ces détails (1), ayant fait
l'opération césarienne sur plusieurs femelles, prêtes à
mettre bas , trouva les deux seuls foetus plus ou moins
développés, et il remarqua que plus ils étaient éloignés
de l'époque où ils devaient naître, plus leurs branchies
étaient apparentes. Il s'est aussi assuré que, lorsque les
deux premiers têtards étaient sortis de leur enveloppe
, ils allaient attaquer les autres oeufs pour en détruire
les germes ; que ces oeufs mortellement blessés
se flétrissaient, se confondaient pour former , par le
mélange et la réunion de tous les jaunes, ou vitellu«
destinés à la première digestion de chacun d'eux ,
une masse nutritive , une sorte de lait qui devait prolonger
la vie utérine de ce premier né , et amener en
lui un tel développement, qu'il pùt se suffire à luimême
et vivre à l'air en sortant du corps de sa mère.
Circonstance bien bizarre de la prévoyance admirable
de la nature, qui a voulu que ce petit être devînt eii
naissant et par instinct, l'assassin de ses frères et soeurs,
comme l'abeille femelle, qui a la première subi sa métamorphose
dans la ruche, se hâte d'aller tuer ses soeurs
qui seraient devenues ses rivales. Ici le physiologiste
apprécie mieux la nécessité de cette inclination cruellê
en apparence , car à ce têtard abandonné par sa mère
devant vivre loin des eaux, et en général forcément
privé de ce Hquide, les branchies devenaient inutiles.
Alors il devait naître dans un état d'accroissement
assez avancé pour exercer de suite son genre de
vie aérienne par une anomalie remarquable dans
l'ordre des Batraciens. Cependant M. de Schreibers
(I) Foyez dans la liste alphabétique des Batraciens, quifaitle sujet
du chapitre suivant, l'indication du travail de M. de Schreibers,
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