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. 6 j 4 BATRACIENS ANOURES.
chez les sujets de petite taille , nous n'en avons jamais compté
moins d'une trentaine. L'étendue longitudinale de la tête est un
peu moindi'e que son diamètre transversal ; la ligne de son contour
, d'un coin de la bouche à l'autre, en passant par le museau,
représente un angle aigu ou sub-aigu, court, tronqué et légèrement
arrondi au sommet; ses côtés sont légèrement penchés
l'un vers l'autre ; sa face supérieure est plane et dominée à droite
et à gauche par la petite proéminence que forme l'oeil. Cet organe,
ou plutôt son ouverture, offre un diamètre égal à l'intervalle
des narines. Celles-cis'ouvrenttoutà faitauboutdumuseau,
immédiatement au-dessous du canihus rostralis, qui est assez
prononcé et arrondi. Il existe une très-faible entaille angulaire
à l'extrémité antérieure de la mâchoire supérieure. Le tympan,
dont la circonférence est d'un tiers ou d'un quart moindre
que celle de l'ouverture oculaire, varie pour l'apparence, suivant
que la peau qui le recouvre est plus ou moins tuberculeuse;
on remarque que les sujets originaires du Japon sont ceux chez
lesquels on le voit le mieux , tandis qu'on l'aperçoit difficilement
chez ceux que produisent la Sicile et la Grèce ; il est généralement
assez distinct chez les individus qu'on recueille en France,
en Allemagne, en Suisse , en Italie , etc.
Le Crapaud commun est lourd , trapu ; ses membres sont robustes
, particulièrement chez les mâles ; ceux de devant offrent
à peu près la même étendue que le tronc ; ceux de derrière ,
couchés le long des flancs , dépassent le bout du museau de la
longueur des orteils. Les doigts sont gros , un peu déprimés ou
presque cylindriques ; le premier, le second et le quatrième sont
égaux ou à peu près égaux en longueur ; le troisième est presque
d'un tiers plus étendu qu'eux ; ils sont tous un peu renflés à leur
extrémité et sous leurs articulations. La paume de la main offre
u n large tubercule circulaire, aplati ou très-légèrement convexe
, et il y en a un autre plus épais, mais de moitié plus petit,
à la base du premier doigt. Ce premier doigt et le second chez
les mâles, à l'époque de l'accouplement , se couvrent d'aspérités
noirâtres, formant une sorte de plaque ayant l'apparence
d'une râpe. Les orteils sont plus déprimés que les doigts, mais
pourvus, comme eux , de renflements sous leurs articulations ;
ils sont , de plus, réunis par une membrane natatoire, tantôt
dans la moitié de leur longueur seulement, tantôt presque jusqu'à
leur extrémité ; les quatre premiers sont étages, et le cin-
PUANÊROGLOSSES BUFONIFORMES. G. CRAPAUD. 4-
quième est un peu plus court que le troisième. Le talon présente
deux tubercules ; l'un , de forme hémisphérique, est situé près
du bord externe ; l'autre, presque cylindrique , est placé au
côté opposé, c'est la saillie produite par le premier os cunéiforme.
Le milieu du crâne et le museau sont presque toujours lisses ;
tandis que la face supérieure des pattes , le dos, les flancs et les
côtés postérieurs de la tête sont couverts de tubercules, tantôt si
peu sensibles qu'on en croirait la peau dépourvue, si on ne l'observait
avec quelque attention ; tantôt , au contraire, ils sont bien
distincts, mais développés à divers degrés ou fort inégaux entre
eux, et se présentant soit sous la forme de pustules unies , ou
hérissées de pointes très-fînes, soit sous celle de cônes à sommet
obtus, ou bien assez effilé pour leur donner l'apparence
d'épines. Au reste, rien n'est plus variable et plus irrégulier
que la manière dont ces tubercules sont répandus à la surface du
corps. Tous les individus ont le dessus des yeux relevé de petits
mamelons, et le dessous du corps et des membres en entier,
comme pavé de glandules coniques ou hémisphériques, quelquefois
surmontées chacune d'une petite épine , et séparées les
unes des autres par de petits creux linéaires dessinant une sorte
de réseau dont chaque maille embrasse une de ces glandules.
Ces petits enfoncements linéaires sont le résultat de la contraction
de la peau sur elle-même , car elles disparaissent complètement,
lorsque l'animal distend celle-ci en dilatant ses énormes sacs
pulmonaires.
COLORATION. Le Crapaud commun offre, comme marque distinctive
de son espèce , une bande bi'une ou d'un noir plus ou moins
foncé le long du bord externe de ses parotides ; car la présence de
cette bande est constante chez tous les individus , quel que soit
d'ailleurs leur mode de coloration, quels que soient leur âge et le
pays d'où ils proviennent. Chez les sujets em'opéens , il est rare
que sa couleur soit bien foncée et qu'elle s'étende au delà de l'épaule
, tandis que chez les individus originaires du Japon elle
est d'un beau noir et se prolonge le long du flanc jusqu'à l'aine,
souvent même en s'élargissant beaucoup. Il est à remarquer aussi
que le dessin réticulaire brun oii noirâtre qui existe assez ordinairement
sur le fond d'un blanc gris^ou jaunâtre des parties inférieures
de ce Crapaud, est également plus fon<;é chez les sujets
japonais que chez les Européens.
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