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8 DES REPTILES BATRACIENS EN GÉNÉRAL.
devaient former un ordre naturel tout à fait distinct
dans la classe des Reptiles.
L ordre des Batraciens ne paraît avoir aucun rapport
avec les animaux des deux premières classes des
vertébrés ; mais il présente des liaisons évidentes avec
les Poissons, et surtout avec plusieurs individus de quelques
uns des genres des trois autres ordres des Reptiles
, ainsi que nous allons le faire connaître en comparant
ou en rapprochant entre elles quelques espèces.
Quant aux Poissons, il y a certainement entre les
têtards des Anoures, tels que ceux des Crapauds et des
Grenouilles, une très grande analogie de formes et
de moeurs avec certains Poissons, tels que le Séchot,
{Cottiis gobio), le genre Batrachus et plusieurs Lépadogastères
et Cliironectes. D'une autre part les derniers
des genres parmi les Urodèles, tels que les Amphiumes
, les Protées , ainsi que les Gécilies, ont dans
leurs formes générales, dans leur manière de nager,
dans la disposition de la queue, dans le mode d'articulation
de leurs vertèbres , une ressemblance notable
avec les Aptérichthes, les Gastrobranches, les Mu-^
rénophis.
Les espèces de Batraciens qui semblent lier cet ordre
avec celui des Chéloniens sont d'abord les Pipas avec
les espèces du genre Chéljde; puis les Crapauds en
général, en particulier les Cératophr js, lesBrachycépbales
ou Épbippifères, qui ont la peau molle de leur
dos soutenue sur des pièces osseuses dépendantes du
développement de leurs vertèbres, comme dans les
Tortues molles ou Potamites du genre Trionyx, et
dans les Tortues à cuir ou Sphargis. Cette ressemblance
se fait surtout remarquer dans la forme des
mâchoires cornées qui garnissent les lèvres des té-
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tards des Anoures et dans la manière dont s'ouvre le
cloaque chez ces mêmes espèces sans queue, car cet
orifice est arrondi, tandis qu'il est transversal dans la
plupart des Sauriens et chez tous les Ophidiens.
Les espèces de Batraciens qui se rapprochent des
Sauriens sont en grand nombre : d'abord presque tous
les Urodèles avec leur corps allongé, arrondi ; les pattes
courtes et éloignées de manière à soulever difficilement
le tronc ^ représentent tellement les Lézards que
Linné les avait inscrits comme des espèces dans le genre
Lacerta. Mais c'est surtout avec certaines espèces de
Geckotiens et d'Iguaniens que le passage parait évident
, par l'intermède des Salamandres, des Tritons
et autres genres voisins; parmi les Geckotiens, en
eiïet, plusieurs ont les pattes de devant aussi longues
que celles de derrière, les doigts élargis , épatés et
quelquefois sans ongles. Enfin, parmi les Iguaniens,
il en est dont la téte large est à peine distincte, d'un
tronc élargi. Ils ont de plus la queue excessivement
courte , lu peau à peu près nue, et les mâchoires tellement
fendues au delà des yeux, qu'on leur a donné
les noms de Phrynocéphale et de Phrynosome, qui indiquent
leur ressemblance avec les Crapauds.
Il y a aussi quelques points de rapprochement à
établir entre plusieurs espèces de Batraciens et d'Ophidiens.
C'est ainsi que les Sirènes, les Amphiumes
et surtout les Cécilies semblent lier cet ordre par les
Amphisbènes, les Chirotes et quelques Chalcides.
A peine est-il nécessaire d'indiquer les caractères
principaux qui distinguent l'ordre des Batraciens de
ceux que nous avons précédemment étudiés. Nous
nous contenterons de les rappeler brièvement. Ainsi
ils diffèrent des Chéloniens par le défaut d'ongles