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2 0 REPTILES BATRA.CIENS. CLASSIFICATIONSpar
sa forme , des caractères très frappans pour distinguer
les Urodèles des autres Batraciens et même de
tous les reptiles, à l'exception des Crocodiles. Quoique
cliez tous, cette ouverture serve en même temps aux
orgDa nes Og énérateurs et à la sortie des matières excrémentiti
elles, elle offre ordinairement un orifice arrondi
comme dans les Gliéloniens, les Gécilies et les Anoures;
ou elle est transversale , comme dans le plus grand
nombre des Ophidiens et cliez tous les Sauriens; mais
les Urodcles ont toujours une fente longitudinale, semblable
dans les deux sexes, et dont les lèvres ou les
bords se gonflent considérablement et se colorent ordinairement
de teintes très vives à l'époque de la fécondation
(1).
§ VIII. L E MODE DE FÉCONDATION n'est pas moins remarquable
dans l'une que dans l'autre famille. Tous les
Batraciens à la vérité sont privés d'organes mâles ,
propres à l'intromission ; leurs oeufs sont fécondés le
plus souvent après la ponte, comme ceux de la plupart
des poissons; ils grossissent après avoir été vivifiés.
Cependant chez tous les Anoures le mâle aide sa femelle
à se débarrasser de ses oeufs. Il les féconde en les
spermatisant ou en les arrosant de sa laitance à l'instant
même où ils sortent du corps, soit qu'il doive s'en
charger aussitôt et les porter sur les cuisses, comme le
Crapaud accoucheur, observé par Demours ; soit que ,
( I ) C'est ce qui a donné lieu à l'observation faite par MARGRAVE ,
copiée par PÎCKEMBERG, Histor. nat. maxime peregrina:, pag. 2 4 9 :
puis parRuYSCH , Theatrum anîmalium ^tora. i®"", pag. i/Jg. Vulvam
habet mulieri simillimam. Phrase que quelques auteurs comme
L A C H E S N A I S - D E S B O I S et autres, en parlant de l'Axotlotl, traduit ainsi :
<1 II a une matrice semblable à celle des femmes. Il a des règles
comme les femmes. On a fait à son sujet des contes qui ne méritent
pas d'être rapportés , etc. »
AUTEURS. DUMÉRIL. 21
comme le Pipa d'Amérique , il les place sur le dos de
sa femelle; soit enfin qu'il les abandonne en masses
agglomérées ou réunis en chapelets , comme le plus
grand nombre des autres espèces. Mais les Urodèles
nous offrent le premier exemple parmi les animaux
vertébrés, d'une fécondation extérieure sans intromission
et semblable à celle des plantes, car les Salamandres
d'après les observations de plusieurs auteurs,
observations que j'ai eu occasion de vérifier en partie
sur des individus vivans , apportés au Muséum d'histoire
naturelle, paraissent absorber la liqueur séminale
que souvent le mâle abandonne dans l'eau , avant
que la femelle soit venue s'y plonger elle-même. De ce
simple bain, résulte la fécondation comme dans les plantes
dont le stigmate arrête le pollen sorti des anthères,
et l'enlève à l'atmosphère qui lui a servi de véhicule.
Le mâle des autres Urodèles ne se rapproche pas intimement
de la femelle ; il se place à distance , il l'excite
à la ponte , et il féconde ses oeufs à de longs intervalles
et chacun isolément à mesure qu'elle s'en délivre.
§ IX. Les OEUFS des .^/zowrei sont toujours pondus en
un seul temps; ils sont sphériques, accolés, réunis en
masse plus ou moins considérable, et groupés diversement
selon les espèces; les embryons qu'ils renferment
se développent presque tous à la même époque. Dans
les Urodèles^ au moins chez les Salamandres et les
Tritons, dont j'ai eu occasion de suivre la ponte et le
développement, j'ai remarqué , comme l'avait d'ailleurs
très bien observé Spallanzani, que les oeufs lorsqu'ils
sont fécondés (1), sont toujours distincts, isolés, de
( 0 Ceux des Salamandres terrestres éclosent dans l'intérieur du
corps, comme ceux de la Yipère, de la Couleuvre lisse, etc.