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# I.
6 8 6 BATRACIENS ANOURES,
tl'ès-commun en Angleterre, en France, en Suisse, en Allemagne.
Nous l'avons reçu d'Espagne , de plusieurs points de l'Italie,
de la presqu'île de Morée et des principales îles de la Méditerranée.
M. le comte Anatole DéniidofT nous en a donné plusieurs individus
provenant du Taurus. Il nous en a été envoyé de l'Algérie
par M. Guyon, et de Tripoli de Barbarie par M. Dupont.
C'est pendant la nuit que le Crapaud vert se livre à la recherche
de sa nourriture, qui coiisiste principalement en insectes. Durant
le jour il se tient caché dans les trous des pierres ou dans les
fentes des murs, même à une certaine élévation; on en trouve
dans des murailles perpendiculaires à plus d'un mètre de hauteur.
Nous avons déjà fait connaître dans ce volume, page 90,
quels sont les moyens qu'il emploie pour parvenir à se loger
ainsi dans des endroits qui paraîtraient devoir lui être inaccessibles
avec une organisation en apparence si peu en rapport avec
de pareilles habitudes. Cette espèce se soutient aisément sur ses
quatre membres ; aussi court-elle assez vite, mais à de très-petites
distances les unes des aiitres. Lorsqu'on la saisit ou qu'on l'excite,
elle laisse échapper de toutes les parties de sa peau une très-forte
odeur qui rappelle celle du sulfure d'arsénic ou de l'orpiment
que l'on frotte après l'avoir chauffé , ou bien encore à celle
qu'exhalent les pipes dont on a fait un long usage. Le coassement
du Crapaud vert a beaucoup d'analogie avec celui de la Rainette
verte commune, qui peut être exprimé par les syllabescrac-crac.
C'est au mois de mai que le mâle recherche la femelle ; ils se
rendent dans les eaux après le coucher du soleil, au milieu des
roseaux où l'accouplement a lieu. La fécondation s'opère en une
heure. Les oeufs sortent du corps de la femelle en formant deux
longs chapelets ; ils sont placés à la file l'un de l'autre et non en
rhombes , comme cela s'observe chez quelques autres espèces.
Au bout de quatre jours, on peut déjà distinguer les Têtards au
travei's de la glaire qui les enveloppe ; le cinquième jour ils se
meuvent, ne tardent pas à être libres et à chercher à se nourrir
de végétaux. A la fin de septembre la métamorphose est complète.
Si l'on place de ces jeunes Batraciens dans des bocaux, on les
voit grimper le long des parois de ceux-ci, à la manière des
Rainettes, en faisant le vide sous la partie moyenne de leur ventre,
qui pi'oduit l'office d'une ventouse, puis en s'élevant à l'aide
des pattes antérieures.
PHANÉROGLOSSES BUFONIFORMES. G. CRAPAUD. J . 687
7. LE CRAPAUD PANTHÉRIN. Bufo pnnthennus. Boié.
C a k a c t è i i e s . Premier doigt plus long que le second. Bords
orbi (aires supérieurs non saillants ; peau recouvrant le crâne
épaisse, bien distincte. Parotides oblongues, elliptiques, s'étendant
en droite ligne depuis le haut du tympan jusqu'à Pavrièrc
de l'épaule. Tympan grand, sub-ovale , très-distinet. Orteils
demi-palmés ; pas de grosse glande semblable aux parotides sur
la face supérieure de la jambe ; au talon , deux tubercnles assez
forts, l'un sub-circulaire, l'autre ovalaire. Une saillie linéaire de
la peau le long du bord interne du tarse. Dos offrant ordinairement
une rangée de grandes taches ovales noires, liserées de
jaune ou de blanchâtre,de chaque côté d'une raie longitudinale
de l'une ou de l'autre de ces deux dernières couleurs. Une vessie
vocale sous-gulaire interne, chez les mâleg. Apophyses transverses
de la huitième vertèbre à bords amincis ou tranchants ,
dirigées obliquement en avant.
SYNONYMIE. Grenouille ponctuée. Geoff. Descript. Egypt. Hist,
nat. Rept. pi. 4 , fig. 1-2.
Bufo pantherinus. Boié. Mus. Lugd. Batav.
Bufo «rat/cHi.Ruppel.Atl.Reis. Noerdl. Afrik. Rept., pag. 20,
tab. 3, fig. 2.
Bufo regulnris. Reuss, Mus. Senckenb. tom. i, pag. 60.
Bufo pantherinus. Tschudi, classif. Batrach. Mém. Sociét.
scienc. nat. Neuch. tom. 2, pag. 88.
DESCRIPTION.
FORMES. La plupart des contrées de l'Afrique produisent une
espèce de Crapauds qui a les plus grands rapports avec celle que
nous venons de faire connaître dans l'article précédent. Voici
les seuls caractères qui l'en distinguent : d'abord la grandeur de
son tympan , dont le diamètre est égal à la longueur de la paupière
supérieure ou aux deux tiers de la longueur de la fente palpébrale
, tandis que chez le Crapaud vert cette membrane est
tovijours moins large que la paupière supérieure; puis l'inégalité
qui existe entre le second et le premier doigt, celui - ci étant un
peu plus long que celui-là ; ensuite l'aplatissement bien plus
prononcé des apophyses transverses des quatre pénultièmes ver