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par la peau était ensuite dirigée dans la vessie, comme
dans une sorte de citerne destinée à la conserver et à
la distribuer dans le reste de l'économie, à peu près de
la même manière que l'eau reçue dans l'estomac des
autres animaux , se trouve ensuite employée. Il établit
en conséquence que cliez les Raniformes, comme dans
tousles autres animaux qui n'ont pas de vessie, l'urine
sécrétée par les reins, puis déposée dans le rectum, est
enfin rejetée avec les autres matières fécales.
Telles sont les observations qui portent l'auteur à
conclure que la vessie, qui ne contient que de l'eau,
n'est pas réellement destinée à recevoir l'urine ou à la
recueillir au fur et à mesure qu'elle est sécrétée ; mais
comme il a le premier reconnu le véritable usage de
cette eau, nous croyons devoir continuer l'extrait de
son travail et rapporter les observations qu'il a consignées
dans ce mémoire.
C'est un fait très-important pour la physiologie,
que la faculté dont jouissent ces animaux d'absorber
par la peau une aussi grande quantité de liquides , et
que l'existence chez eux d'un vase destiné à les recevoir
dans une proportion plus considérable qu'il n'en
pourrait entrer dans le système de leur circulation.
Plusieurs passent une grande partie de leur vie sous
la terre, ou bien ils peuvent être éloignés longtemps
de l'eau, qui est leur élément principal. Ils sont à peu
près dans le même cas que les chameaux , qui, lorsqu'ils
traversent les déserts en Arabie, trouvent une
pareille poche ou réservoir à eau, dans une des divisions
de leur estomac. D'autres Batraciens, après l'époque
où leur fécondation a lieu, vont chercher une habitation
fort éloignée des eaux : ils deviennent alors tout
à fait terrestres. Comme tous les animaux nocturnes,
EXCRETIONS. 181
ils restent cachés pendant le jour, ce qui fait qu'alors
l'évaporation qui s'opère à leur surface est peu abondante,
et lorsqu'ils sortent vers le soir, ils viennent
appliquer leur corps sur toutes les surfaces humectées
par la rosée , ils absorbent tout le liquide qu'ils avaient
perdu par l'effet de l'évaporation diurne.
L'auteur a rapporté les procès-verbaux des expériences
qu'il a faites à ce sujet, en pesant les animaux
dans les diverses circonstances de leur exposition prolongée
à l'air chaud et sec et en les plaçant ensuite dans
des conditions favorables pour qu'ils exercent la faculté
dont ils jouissent d'absorber l'humidité, surtout par la
partie inférieure du corps. Au reste , nous n'insisterons
pas davantage sur ce point de la physiologie des Batraciens,
dont nous avons déjà traité avec détail, en parlant
de l'exhalation, de la transpiration et de l'absorption
de l'eau (1) ; car c'est une des particularités les
plus curieuses de l'organisation des Ba traciens, qui
ont donné lieu à de belles, recherches expérimentales
commencées par Townson , et qui ont été répétées et
étudiées avec le plus grand soin par M. W. Edwards (2).
Des sécrétions cutanées.
Déjà nous avons eu occasion, en traitant de l'organisation
générale des Reptiles (3), de parler des excrétions
que certaines parties de leur peau paraissent destinées
à produire ; elles sont surtout fort remarquables
dans les différentes espèces de Batraciens. La plupart
(1) Yoyez plus haut dans ce volume , page l'-o ; et tome du
présent ouvrage , pages ig3 et suivantes.
(2) loc. cit. De rinfluence des agents physiques sur les animaux
vertébrés.
(3) Tome I" du présent ouvrage, pag. ao4 et suiv.
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