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4 9 6 BATRACIENS ANOURES.
les espèces que l'auteur rapporte à ce genre (1). Mais
autant que nous pouvons en juger par les figures qu'il
cite, notre opinion est, qu'elles doivent appartenir à
notre genre Hyla.
Le genre Dendrobates , le septième de ceux que
Wagler a formés aux dépens des Anoures à extrémités
digitales dilatées, n'offrirait, suivant lui, d'autres
particularités que d'avoir les doigts libres et terminés
chacun par un petit disque globuleux. Il se distingue
au contraire de tous les autres, en ce que la bouche
est complètement dépourvue de dents , ce qui nous Fa
fait placer en téte de nos Bufoniformes, qu'il lie aux
Hylseformes au moyen des deux derniers genres de
cette famille, les Crossodactyles et les Phyllobates.
Wagler divise ses Dendrobates en espèces ayant le second
doigt plus long que les autres (2), et en espèces
chez lesquelles c'e^i le troisième qui présente le plus
d'étendue (3).
Le genre Ph y l l o d y t e s , du même auteur ressemblerait
au précédent, sans une demi-palmure aux pieds.
Nous avons tout lieu de croire que la seule espèce qui
s'y rapporte, la Ifyla luteola du prince de Wied, qui
ne nous est connue que par la figure qu'en a donnée ce
dernier, se rapproche davantage des vraies Rainettes ,
si même elle n'appartient réellement à ce genre.
Enfin le huitième et dernier genre d'Hylaeformes, inscrit
dans l'ouvrage de Wagler, est celui d'ENYOROBius,
avec la caractéristique suivante : tête opale ohlongue
déprimée, trhs-dilatée en arrière des jeux ; doigts et
(1) Hyla auvata. Neuwied. — Hyla variolosa, Spix. — Hyla hipuiictata
, id,
(2) Hyla nigerrima , Spix.
(3) Hyla tinctorin, Daiulin. — Hyla trmttata, Spix.
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niANliUOGJLOSSES II\L/EF0H]\1£S. 49 7
orteils très-longs , très-grêles , noueux , entièrement
libres^ terminés chacun par un petit tubercule (1).
N'ayant pu reconnaître dans les figures citées ici par
Wagler aucune des nombreuses espèces d'Hylseformes
qui nous ont passé sous les yeux , nous ignorons
encore si ce genre doit ou ne doit pas être conservé :
dans tous les cas, il nous semble bien voisin ou de nos
Litories ou de nos Hylodes.
A présent que nous avons exposé les caractères sur
lesquels repose le mode de classification adopté par le
savant auteur du NaturlischeSjstem der Amphibien,
relativement aux Hylseformes, il nous reste à apprécier
la valeur de ces caractères, ou, en d'autres termes, à
examiner si les organes dont ils sont tirés peuvent être
réellement considérés comme les plus propres à donner
les éléments d'une bonne distribution générique des
Batraciens dont il est ici question. Un examen sévère
porté sur un nombre considérable d'espèces et d'individus
de ces reptiles nous a convaincus du contraire.
Ainsi nous avons reconnu que les différences
offertes par la tête dans sa forme, ou bien celles
que présentent les membranes natatoires et les
disques terminaux des doigts , quant à leur développement
, ne méritent en aucune façon l'importance
que Wagler leur a attribuée; attendu que ces
différences , loin d'être bien tranchées , se fondent
les unes dans les autres et d'une manière si insensible
que les genres Calamités, JEfypsiboas ^ Auletris , Scinax
et Phyllodytes ^ à la distinction desquels Wagler
les a fait servir, ne sont et ne pouvaient, par cela
même , être bien définis , ce qui équivaut à dire qu'il
( l ) Hyla ranoïdes , Spix {liana miliaria, id.).
{Rana binotata , id.).
BEPTILES, TOME YIIl.
-Hylaabbreviata, iJ.
32
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