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6 8 1 b a t r a c i e n s AtrOURES.
DESCRIPTION.
FORMES. Dugès avait parfaitement raison lorsqu'il disait (i)
que le Bufo viridis on vari'^hiiis des auteurs pourrait bien n'être
qu'un Crapaud calamite sans raie jaune sur le dos. Ces deux
prétendues espèces ne sont effectivement que deux simples variétés
l'une de l'autre, ainsi que nous nous en sommes assui'és en
examinant comparativement plus de trente individus de chacune
d'elles.
Nous les désignons par le nom spécifique de viridis , qui
indique la couleur dominante de leurs parties supérieures,
préférablement à la dénomination de calamita^ qui pourrait
induire en erreur sur les habitudes de ce Batracien ; car, de
même que le Crapaud commun, il passe la plus grande partie
de sa vie à terre ; et s'il se tient au milieu des joncs ou des roseaux,
ce n'est absolument qu'à l'époque où le mâle recherche la
femelle pour en féconder les oeufs.
Le Crapaud vert ne devient jamais aussi gros que le Crapaud
commim ; rarement il dépasse la taille à laquelle celui-ci parvient
dans les contrées septentrionales de notre Europe. En tous
points semblable à lui, quant à l'ensemble des formes , il n'en
diffère guère , dans les détails de son organisation, que par la
présence d'une grosse glande ovalaire sur la face supérieure de
chaque jambe, par l'existence d'un sac vocal sous-gulaire interne
chez les mâles, et par son mode de coloration. Comme chez le
Crapaud commun, ses parties supérieures sont tantôt presque
lisses , tantôt parsemées , tantôt couvertes de verrues lenticuliformes
ou coniformes , quelquefois très-petites , d'autres fois
plus ou moins grosses, égales ou inégales entre elles , et qui
parfois aussi sont hérissées d'une infinité de petites pointes ayant
l'apparence d'épines. Toutes ces verrues sans exception sont
criblées de pores généralement très-distincts sans le secours de
la loupe. En dessous, la peau offre des rides irrégulièrement
distribuées en long et en travers, mais qui simulent néanmoins
uue sorte de réseau au milieu de chaque maille duquel il
existe un petit mamelon poreux. La vessie vocale du mâle
communique avec la bouche par deux fentes longitudinales
( i ) Recherches sur les métamorphoses des Batraciens, p. n .
PHANÉROGLOSSES BUFONIFORMES. CRAPAUD. 6 . 685
situées, l'une à droite l'autre à gauche, le long de la moitié postérieure
de la branche sous-maxillaire. C'est donc à tort que Roesel
a avancé que ces orifices s'ouvraient dans la gorge à l'entrée de
l'oesophage. Fort souvent il n'existe qu'un seul de ces orifices ,
tantôt celui du côté droi t, tantôt celui du côté gauche.
COLORATION. Des différentes couleurs , telles que le blanc , le
gris, le brun grisâtre , le fauve, l'olivâtre , le j aune , le rouge et
le vert de diverses nuances , qui sont toutes ou en partie répandues
sur les régions supérieures du corps de ce Crapaud , la
dernière est celle qui prédomine généralement : elle s'y montre
toujours sous la forme de taches irrégulières plus ou moins
dilatées, tantôt isolées , tantôt simplement contiguës , tantôt
confiuentes , dont l'ensemble produit soit une moucheture analogue
à celle de certains mammifères du genre Felis , soit une
marbrure ou un dessin représentant jusqu'à un certain point
des cours d'eau entrecoupés ¿'îles ; car le fond sur lequel reposent
ces taches est toujours d'une teinte plus claire que la leur.
Ordinairement c'est le blanc, le gris ou le fauve qui forme ce
fond de couleur, où le rouge se trouve fort souvent jeté par
gouttelettes. Chez certains individus et particuhèrement chez
ceux que produisent l'Angleterre, le nord , l'est et l'ouest de la
France , la tête et le dos sont ornés d'une bande ou d'une ligne
jaune longitudinale. D'autres manquent de cette bande ou de
cette ligne jaune, et ce sont principalement ceux qui habitent
l'Espagne, la France méridionale , l'Autriche, l'Italie, la Grèce,
la Turquie et le nord de l'Afrique. Il y en a peu qui n'offrent
quelques petites taches noires éparses à la face inférieure de leur
corps, laquelle est toujours d'une teinte blanche ou grisâtre.
A l'époque de l'accouplement , la gorge du mâle , lorsqu'il lu
gonfle, prend une couleur bleuâtre. La pupille, dont la forme
est longitudino-ovalaire , est d'un brun très-foncé et l'iris d'un
beau j a u n e , comme strié ou vermiculé de noir.
La couleur verte des parties supérieures du corps devient brune
ou olivâtre après la mor t , le jaune blanchit et les taches disparaissent
tout à fait.
DIMENSIONS. Téte. Long. 2" 3"'. Tronc. Long. 6" 2"'. Memh. anièr.
Long. 5". Memb. postér. Long. 9" 5"'.
PATRIE ET MOEURS. Le Crapaud vert est répandu dans toute
l'Europe ; on le trouve également dans la plupart des contrées
occidentales de l'Asie, ainsi que dans le nord de l'Afrique. Il est
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