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n'y avait nullement lieu à séparer ces genres les uns
des autres. Nous avons également remarqué que la situation
des organes vocaux ne ])eul pas non plus fournir
de bons caractères génériques , à cause du peu dé
fixité qu'elle offre entre des espèces qui se ressemblent
d'ailleurs par les principaux points de leur organisation
: telles sont,en particulierjaRainetteréticulaire et
la Rainette commune , que notre auteur n'a pas cru
devoir réunir dans le même groupe, parce que chez
la première le sac vocal est double et situé de cbarjue
côté du cou, tandis c[ue chez l'autre, qui forme à elle
seule le genre Hyas ^ il est simple et placé sous la
gorge.
Tout ceci prouve évidemment que Wagler n'a pas
su découvrir les véritables moyens de répartir génériquement
et suivant leurs rapports naturels les Anoures
hyloeformes , résultat auquel on parvient d'une manière
assez satisfaisante en prenant principalement en considération
la conformation delà langue, et la disposition
dentifère ou non dentifère du palais.
Toutefois, il y a un genre d'Hyloeformes de la création
de Wagler, qui, bien que n'étant pas établi d'après
ces derniers principes , doit cependant être conservé ;
c'est le genre Phyllomedusa , qui se distingue moins
par le caractère que lui assigne cet auteur, celui d'avoir
les doigts noueux et complètement libres , que par la
disposition de ceux-ci, dont les deux premiers sont opposables
aux autres , ainsi que par la forme fortement
oblongue de la langue.
Depuis Wagler jusqu'à nous , il n'a paru sur l'arrangement
naturel des Hylseformes aucune autre publication
ImporTante , ou qui soit le résultat des propres
observations de l'auteùr, que celle qui fiat partie du
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PIIANÉKOGÍ.OSSES HÏLIEFOILMËS. 49 9
savant mémoire de M. Tschudi, concernant la classification
des Batraciens en général.
Cet arrangement, c|uoique se rapprochant beaucoup
du nôtre , en ce qu'il est de même basé en partie sur
des caractères empruntés des principaux organes que
renferme la bouche, de la membrane du tympan , des
doigts et de leurs palmures , en diffère pourtant à plusieurs
égards; attendu que M. Tschudi y a fait servir
en outre les dissemblances que présentent la tête et le
museau dans leur forme , les yeux dans leur diamètre,
les narines dans leur situation, les dents palatines dans
leur nombre, et les pattes par l'étendue de leurs membranes
natatoires. Mais ces dissemblances , généralement
si peu distinctes lorsqu'on examine une certaine
série d'espèces , M. Tschudi aurait du n'en pas tenir
compte, et il aurait ainsi évité d'établir plusieurs
genres que la raison ordonne de réunir , tant sont
étroits les liens cjui retiennent les unes aux autres les
espèces dont ils se composent : tels sont d'abord ceux
nommés Spheriorhincus, Hypsiboàs , Calamita , Lophopus,
Dendrohyas et 'Ranoiclea ^ puis les trois appelés
Poljpeclates ^ Burgerià , et TJoophis.
Nous donnons ici d'après M. Tschudi les caractères
d'un genre d'Hylseformes que nous n'avons pas encore
eu occasion d'observer nous-mêmes ; c'est celui nommé
THÉLODERME , Theloderma , qu'il caractérise ainsi :
Tete fort grande, triangulaire ; narines sitnées au sommet du
canthiis roslralis; trois dents palatines de chaque côté ; langue
grande , entière, un peu allongée ; doigts tertninés par de grands
disques globuleux ; pieds palmés ; peau offrant un grand nombre
de papilles triangulaires , dblongues , pointues au sommet ; tympan
caché. Esp. Tlieloderiita lepdrosu, TsciIUDl.
Sj-n. Uyla Icporosa , MuLLEiv. Mus. Lugd.
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