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4 6 8 BATRACIENS ANOURES.
Alytes ohstelricam. Id. Classif. Batrach. Méni. Sociét. scienc.
nat. Neuch. Tom. 2, pag. 84.
Alfles ohstetricans. Ch. Bonap. Faun. Ital. pag. et pl. sans
DESCRIPTION.
FORMES. Cette espèce ne parvient guère qu'à une dizaine de
centimètres de long, mesurée du bout du museau à l'extrémité
des orteils. Elle a la tête déprimée , coupée presque verticalement
de chaque côté ou aux régions temporales, et parfaitement
plane derrière et entre les yeux, qui sont très - saillants ; le
museau étant très-convexe, le canthus rostralis n'est point du tout
marqué; la bouche décrit un demi-cercle , en suivant le contour
des mâchoires. Les narines s'ouvrent sur le bout du museau,
séparées par un intervalle égal à celui des yeux, ainsi qu'à celui
qui existe entre chacune d'elles et l'angle antérieur de l'orbite,
du même côté. Le diamètre du tympan est un peu moindre que
la largeur de la paupière supérieure , qui est irrégulièrement
ridée et peut-être même finement mamelonnée. Le trou pupillaire
a une forme linéaire.
Le bord tranchant de chaque branche sous-maxillaire, qui est
partout très-uni, forme une courbe assez prononcée ; de sorte
que la mâchoire inférieure est un peu phis haute à droite et à
gauche qu'en avant ou au-dessus du menton. Les pattes de devant,
placées le long du tronc, atteignent à la racine de la cuisse;
celles de derrière , étendues vers l'épaule, dépassent le bout du
museau de toute la longueur du quatrième orteil. Il existe audessus
de l'oreille une glande oblongue percée de très-petits
pores ; quelques plis glanduleux se font remarquer en arrière
des angles de la bouche et de la membrane du tympan. Tout
le dessus du corps est semé de très-petites verrues; on en observe
aussi, mais encore plus petites, à la face inférieure du tronc et
des membres; la région gulaire est lisse.
COLORATION. Ce petit Batracien a ses parties supérieures d'un
brun tantôt grisâtre, tantôt olivâtre, faiblement et irrégulièrement
marquées de nombreuses petites taches brunes, parmi lesquelles
on en voi t assez souvent de roussâtres, ou de couleur de
brique. En dessous , il est blanc, finement piqueté de noirâtre à
la gorge, vers les bords de l'abdonien, dans les aines et sous les
tarses.
li II
PHANÉROGLOSSES KANIFORMES. G. ALYTES. t. 4^9
DIMENSIONS. Téte. Long. 1" 8"'. Tronc. Long. 3" 5"'. Memh.
anlér. Long. 2" 5"'. Memb. poster. Long. 5" 5"'.
PATRIE ET MOEURS. VAlftes ohstetricans habite presque toutes
les parties de l'Europe tempérée, cependant il semble préférer le
nord au midi. Il est très-commun en France et particulièrement
aux environs de Paris. Il fuit la lumière du jour.
Nous avons déjà fait connaître dans ce volume, en traitant des
particularités de la reproduction offertes par quelques espèces ,
celle que présente le Crapaud accoucheur (1), observé par
Demours en 1778 ; mais nous allons joindre ici la traduction de
la partie historique donnée par Wagler dans ses Descriptions et
figures des Amphibies, partie seconde , page 11, en y réunissant
nos propres observations sur les métamorphoses de ce Batracien.
On le trouve en France , en Suisse, en Allemagne, dans les
régions méridionales et assez fréquemment sur les bords du
Rhin.
Sa voix ressemble au son d'une clochette de verre, tant ce bruit
est aigu ; mais il ne le produit guère qu'au premier printemps, à
l'époque de ses amours. Il s'accouple en effet à la fin de mars ou
au cominencement du mois d'avril. La femelle pond de cinquante
à soixante oeufs arrondis ayant au plus la grosseur d'un grain
de millet et offrant d'abord une couleur d'un jaune pâle. Le
mâle aide la femelle à les faire sortir du corps, et au fur et à
mesure qu'ils se suivent en formant comme un chapelet, étant
liés entre eux par une sorte de glaire tenace , il les fait tourner,
ou les arrange autour de ses cuisses; la matière gluante qui les
recouvre se dessèche et devient comme élastique tant pour les
filets qui les joignent que pour la coque qui renferme l'embryon.
Chargé de ce précieux fardeau, qui gêne le mouvement des pattes
postérieures, il se retire dans des galeries souterraines , à deux
ou trois pieds de pi'ofondeur, où il reste caché pendant le jour
jusqu'à la parfaite maturité des oeufs.
Wagler annonce que tout ce qui va suivre lui a été communiqué
par le savant docteur Louis Agassiz, très-zélé naturaliste et
surtout très-habile zoologue et anatomiste.
Au mois d'avril, en arrachant de terre une racine de tussilage
ou pas-d'âne , il observa cet animal pour la première fois. Il était
( ï ) Tome vin, pages i i6-2i8.
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