REPTILES batraciens.
dant ses mouvements étaient calculés quoiqu exécutés
avec lenteur , et certainement il avait conservé le sentiment
de son existence.
1° DU TOUCHER.
Passons à l'examen des organes des sens , et d'abord
du TOUCHER, qui se trouve étalé sur une plus
grande surface, puisqu'il réside dans la peau, mais
il est là entièrement passif; le véritable toucher
actif, le tact^ appartient aux membres; il se trouve
dans les doigts plus ou moins allongés et distincts, qui
peuvent, dans un même moment, séparément ou tous
à la fois, s'appliquer sur les différents points de la superficie
des corps avec lesquels ils sont mis en contact,
pour en apprécier les diverses qualités physiques.
Nous indiquerons leur disposition générale à la fin de
cet article.
La peau des Batraciens est généralement dépourvue
d'écaillés ou de tubercules cornés^ quoiqu'on ait observé
de très-petites lamelles distribuées régulièrement
au fond des plis circulaires qu'on remarque autour
du corps des Cécilies ; mais ce sont les seuls Batraciens
qui aient offert cette particularité , car c'est à tort
qu'on a décrit sous le nom de Rana squarnigera (i) ,
une Grenouille conservée dans la liqueur, et sur la
peau de laquelle s'étaient collées quelques écailles de
Sauriens contenues dans le même bocal. Cependant
plusieurs Bufoniformes, comme les Phrynocéros, les
Gératophrys et les Brachycéphales ont le dos protégé
par un petit bouclier osseux de plusieurs pièces for-
ORfiANES DES SENS. TOUCKER. ,0 9
mées par les parties élargies de quelques-unes de
leurs vertèbres.
Nous avons déjà eu occasion de dire que les Reptiles
de l'ordre des Batraciens présentaient une modification
singuhère dans la disposition delà peau qui les revêt
puisque les Urodèles et les Gécilies ont les tégument¡
intimement collés ou adhérents aux organes subjacents;
tandis que dans les Anoures il existe entre la peau et le^
muscles des espaces libres, formant des sortes de sacs
sous lesquels le corps est isolé, ce qui donne à ces animaux
la faculté de gonfler considérablement leur enveloppe
cutanée qui se prête à une énorme distension (1),
et peut revenir sur elle-même et former des replis sur
les parties latérales du tronc.
La Pe a u des Batraciens offre les différentes couches
observées chez les autres vertébrés, savoir : 1» l'épiderme
toujours muqueux, qui formerait une véritable
membrane ; S^lecorps muqueux o u p i g m e n t u m . ; 3° des
papdles, des cryptes, des pores, le tout occupant
Tepaisseur du derme, danslequel on voit se subdiviser
les nerfs et les vaisseaux de tous genres.
1° L'existence de Vépiderme, comme membrane
distincte , n'est peut-être jamais plus facile à démontrer
que dans les trois derniers ordres de Reptiles •
car chez les Ophidiens il se déroule en se retournant
en une seule pièce ou étui flexible d'apparence cornée,
(I) WALBAUM. Schr, der Berl. x^îaturf, Ges. 5, pag. 221.
(1) Rugosam injlavitpellem. Phèdre, lib. I, fab. 23, Jiana et Bos.
Envieuse, s'étend et s'enfle, et se travaille.
- L a cliétive pécore
S'enfla si bien qu'elle creva.
LA FONTAINE, Fables, liv. I, fab. III.
Cette singulière disposition de la peau sur laquelle nous reviendrons
avait ete des longtemps observée parMéry et Duhamel.