e i^;«
t
6 4 2 BATRACIENS ANOURES.
moins grand nombre dans la plupart des Ranifornies
et des Hylaîformes. Les seules espèces du genre Bufo
portent de chaque côté de la partie postérieure de la
tête de ces gros renflements criblés de pores, connus
sous le nom de parotides ; c'est seulement aussi chez
elles et chez les Dendrobates pourtant que la membrane
du tympan est visible à l'extérieur-
Parmi les Bufoniformes, il y en a de plus ou moins
sveltes et trapus. La tête est extrêmement variable,
sous le rapport de sa grosseur et de sa forme : elle
peut être très-petite ou fort grosse, plus étroite ou
plus large que le tronc, pointue ou tronquée, conique
ou anguleuse , unie ou relevée de crêtes et creusée
de cavités plus ou moins profondes ; les yeux offrent
tous les degrés entre le plus petit et le plus grand diamètre;
la cavité buccale ne présente pas moms de
différences, à l'égard de sa capacité, pour les termes
extrêmes de laquelle on peut citer comme exemples
l'énorme gueule des Gératophrys et la bouche si petite
des Typhlops.
Queliques Bufoniformes ont , comme certains Raniformes
, une sorte de petit bouclier osseux sur le dos.
Les membres sont au moins aussi variables en longueur
que l'est la tête en grosseur; les antérieurs
sont toujours terminés par quatre doigts libres , dont
le premier est parfois caché sous la peau, les postérieurs
par cinq orteils palmés ou non palmés , dont
le premier n'est pas non plus distinct chez toutes les
espèces. Ces doigts et ces orteils , généralement déprimés,
rarement tout à fait cylindriques, quelquefois
pointus et le plus souvent comme tronqués ou un
peu renflés à leur extrémité, ont encore, dans quelques
cas, cette même extrémité terminale aplatie ou dilatée
PHANÉROGLOSSES BUFONIFORMES. 64 3
en un disque subtriangulaire , comme dans quelquesuns
des derniers genres de la famille des Hyloeformes.
La plupart des Bufoniformes ont à la face plantaire
un tubercule quelquefois très-développé, auquel sa
position donne l'apparence d'un sixième orteil rudimentaire
, mais qui est bien évidemment le prolongement
externe du premier os cunéiforme.
Dans quelques genres, les apophyses transverses de
la vertèbre sacrée ne sont pas dilatées en palettes triangulaires
; et les individus mâles de la majeure partie
des espèces de cette famille sont pourvus d'une vessie
vocale sous-gulaire communiquant avec la bouche par
deux orifices , ordinairement longitudinaux, situés de
chaque côté de la langue.
Les modifications que présentent la langue , les
doigts et les orteils, dans leur forme palmée ou non
palmée , et dans leur nombre ; la conformation et le
développement variables des tubercules au talon ; la
visibilité ou l'invisibilité du tympan au travers de
l'enveloppe extérieure de la tête ; la présence ou l'absence
d'une plaque osseuse sur le dos, l'existence
ou l'absence de dents au palais, et de glandes dites
parotidiennes aux côtés de la nuque ; enfin la disposition
à peu près cylindrique ou la dilatation en
palettes triangulaires des apophyses transverses de
l'avant-dernière pièce vertébrale, sont les bases sur
lesquelles reposent ces coupes génériques, que, d'après
nos propres observations sur ces animaux mêmes ,
nous croyons devoir adopter ou établir parmi les Anoures
de cette troisième famille des Phanéroglosses.
On remarquera qu'il y a deux de ces douze genres,
ceux appelés DENDROBATE et HYL^DACTYLE, qui auraient
naturellement appartenu à la grande division des