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6 Q 4 BATRACIENS ANOURES.
sont inquiétés ou qu'on les prend , ils font entendre un léger cri
analogue à celui d'un moineau qui pépie.
M. Holbrook, de qui nous empruntons ces détails, rapporte
avoir observé un individu vivant qu'on conservait déjà depuis
longtemps, et qui était devenu très-familier. Pendant les mois
d'été, il se retirait en un coin de la chambre, où on l'avait placé,
dans une petite habitation qu'il s'était lui-même préparée au mi -
lieu d'un petit tas de terre déposé là à son intention ; vers le
soir, il allait çà et là dans cette chambre et s'emparait avidement
des insectes qu'il rencontrait sur son passage. Un jour chaud de
j u i l l e t , M. Holbrook ayant eu l'idée d'exprimer sur la tête de ce
petit animal une éponge imbibée d'eau, il le vit revenirle lende_
main à la même place avec l'apparent désir qu'on répétât l'ablution
de la veille, ce qui fut fait, et à sa grande satisfaction, à
ce qu'il paraît, puisqu'il recommença souvent le même manège
pendant tout le temps que durèrent les chaleurs.
Observations. Il existe une mauvaise figure du Crapaud criard,
sous lenoni de Grenouille terrestre, dans l'ouvrage de Catesby :
c'est la première qui en ait été publiée ; la seconde , qui n'est pas
non plus très-bonne, l'a été par Daudin dans son Histoire des Rainettes,
des Grenouilles et des Crapauds, d'après un jeune individu
que Bosc avait rapporté de la Caroline, et qui est encore exposé à
présent dans notre collection. Ce dernier auteur ayant cru reconnaître
, dans son Crapaud, la Rana musica de Linné, le désigna ,
dans la i""® édition du Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle de
Déterville, par le nom de Bufo musicus , qui fut adopté par Daudin
, et que nous-mêmes avons conservé par la raison seule que
l'usage l'a consacré aujourd'hui. Mais , hâtons-nous de le dire ,
c'est à tort que Bosc et Daudin ont cru retrouver la Rana musica
dans leur Bufo musicus-, car il y a deux faits énoncés dans la
description donnée de l'une par Linné, qui ne sont nullement
applicables à l'autre : c'est que la Rana musica est originaire de
Surinam , au lieu que le Crapaud criard habite l'Amérique du
Nord , et il n'est pas à notre connaissance qu'une seule des espèces
de Reptiles découvertes jusqu'ici dans cette partie du Nouveau
Monde ait été aussi observée dans les contrées méridionales
du même continent ; en second lieu, c'est que Linné dit positivement
que sa Rana musica avait cinq doigts à chaque main, tandis
que le Crapaud criard n'en a réellement que quatre, de bien distincts
au moins , car le cinquième «xiste à l'état rudimentaire,
PHANÉROGLOSSES BUFONIFORMES. G. CRAPAUD. Q. 696
comme chez tous les Anoures. Seulement ici , comme c'est le cas
le plus ordinaire, il est caché sous la peaa, et nullement apparent
au dehors sous la forme d'un tubercule plus ou moms développé
, ou tel que cela s'observe dans un certam nombre d espèces
, et particulièrement chez les mâles des Discoglosses et de
quelques Cystignathes , etc. .
On peut voir d'après cela qu'il n'y aurait rien d'extraordmaire
à ce que la Rana musica de Linné fût une de ces espèces qm ont
un pouce rudimentaire ou tuberculiforme , et que ce n'est pas
par erreur, ainsi qu'on l'a objecté, que l'illustre auteur du
Sj-slema aurait signalé l'existence de cinq doigts aux pattes
antérieures du Batracien de Surinam dont il est ici question.
Nou^ pensons donc que la Rana musica de Linné est une espece
particulière que les naturalistes n'ont pas eu occasion d'observer
depuis lui , et avec laquelle le Bufo musicus n'offre d'autre ressemblance
bien constatée que celle qui réside dans la presence
des parotides chez ces deux Batraciens , et que conséquemment
Bosc, Daudin et plus récemment M. Holbrook, ont donne du
Crapaud criard une synonymie fautive en y introduisant la denomination
de Rana musica (Linné). ^
Schneider , se fondant sur ce que la Rana musica, dont il s'est
borné à reproduire la description donnée par Linné , était
pourvue de glandes parotidiennes, l'a rangée parmi les Crapauds,
en substituant un autre nom spécifique à celui qu'elle avait reçu
de Linné : il l'a appelée Bufo clamosus.
M. Holbrook, à qui l'on doit une bonne figure de l'espèce du
présent article, lui a appliqué le nom par lequel Schneider avait
désigné la Rana musica de Linné.
9. LE CRAPAUD AMÉRICAIN. Bufo Jmericanus. Leconte.
CARACTÈRES. Premier doigt un peu plus long que le second.
Bords orbitaires supérieurs formant chacun deux arêtes arrondies,
médiocres, réunies en arrière à angle droit dont le sommet n'est
pas tuberculeux. Peau recouvrant la tête, mince, fortement adhérente
aux ol. Parotides elliptiques , ovalaires ou réniformes, une
fois aussi larges que longues, s'étendant en ligne droite depuis le
dessus du tympan jusqu'à l'arrière de l'épaule. Tympan grand ,
très-distinct. Orteils à moitié palmés ; deux tubercules au talon ,
l'un médiocre, circulaire, l'autre très-gros, sub-cylindrique ; pas
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