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^ 0 8 B\ T B A C I T :N S ANOURES.
celle de la plupart de ses congénères ^ ridée ou plissée en petites
mailles , au centre desquelles sont de très-petits mamelons ; et
lorsqu'elle est distendue elle paraît lisse.
COLOKATION. Le mode de coloration du Crapaud agua n'est pas
moins variable que celui des autres espèces du même genre.
Pourtant la majeure partie des individus conserve pendant assez
longtemps la livre'e sous laquelle ils naissent, et qui paraît être
à peu près la même pour tous. Elle consiste en un nombre plus
ou moins grand de taches brunes ou noirâtres à plusieurs pans inégaux,
disséminées ou rapprochées les unes des autres de chaque
côté de la ligne moyenne du corps et de la tête, sur u n fond d'un
bi'un clair, relevé d'une raie médio-dorsale blanche ou jaunâtre ;
puis en d'autres taches dilatées en bandes transversales surla
face supérieure des membres, qui du reste sont de la même
teinte que la région dorsale, où l'on voit quelquefois répandues
çà et là des gouttelettes blanchâtres. Quelques individus parviennent
à l'état adulte sans abandonner cette livrée que d'autres
, également adultes, offrent un peu modifiée ; c'est-à-dire
que chez eux la raie blanche ou jaunâtre du milieu du dos s'est
considérablement élargie , et que les taches des parties latérales
forment alors deux grandes bandes brunâtres. Certains sujets,
plus ou moins âgés, sont tout bruns ; on en rencontre d'entièrement
olivâtres ; puis il y en a de gris, de fauves, de roussâtres
uniformément ou ayant leurs tubercules dorsaux et fémoraux
d'une^teinte plus claire ou plus foncée que le reste de leur corps.
Ceux qui sont hérissés de petites épines , ont ces épines peintes
en noir ou en brun très-sombre. Presque tous ont lem-s régions
inférieures, et particulièrement la poitrine et le ventre nuagés,
tachetés, marbrés ou vermiculés de brun sur im fond blanc.
DIMENSIONS. Long. 5" 5'". Tronc. Long. 17". Memh. anièr.
Long. i3" 5'". Memh. poster. Long. 25".
Il paraît que le temps nécessaire au Crapaud agua pour accomplir
ses métamoi-phoses est assez court; car nous possédons
.des individus parfaits qui n'ont guère plus de deux centimètres
île long , non compris les membres postérieurs, il est vrai.
P A T B I E . NOS avons reçu cette espèce , en grand nombre , des
principaux points des côtes orientale et méridionale de l'Amérique
du Sud et des Antilles ; c'est un des Batraciens anoures les
p?us communs a la Guyane et au Brésil ; ceux de nos individus qui
riiANÉUOGLOSSES BUFONlFOKM£S. O. CKAl'AUD. ^OCj
provionnent de ces deux pays y ont été recueillis par MM. Leschenault,
Leprieur, Vautier , Gaudichaud , Gal lot, Menestnes et
Delalande. Trois d'entre eux ont été envoyés de Buenos-Ayres
par M d'Orbigny et quelques-uns, de la Martinique par M. Plée.
Obserçaùons. La dénomination d'Agua par laquelle on désigne
généralement aujourd'hui ce Crapaud lui a été donnée pour la
i,rcmière fois par Baudin, qui le croyait être , mais à tort, de la
même espèce qu'un Anoure représenté sous le nom à'Jguaquaquan
dans l'ouvrage de Séba (. ), Anoure queDaubenton d'abord , Lacepède
et Bonnaterre ensuite, en le mentionnant dans leurs livres,
ne nommèrent plus Jguaquaquan , mais tout simplement Jgua.
Ainsi, le Batracien qui porte le nom d'Agua dans les ouvrages
antérieurs à ceux de Daudin , n'est pas le même que l'Agua dont
nous venons de donner la description, mais bien V Jguaquaquan
de Séba , qui , suivant nous, n'est qu'un Crapaud commun, autant
toutefois que deux figures aussi mauvaises que celles qui
le représentent peuvent permettre d'en juger. En tous cas , elles
n'ont certainement pas été dessinées d'après un Crapaud agua ;
car Séba , qui se plaisait à exagérer dans ses figures d'animaux
la moindre particularité un peu extraordinaire , n'aui'ait pas
omis de représenter les parotides si remarquables par leur grosseur
chez l'espèce de l 'Agua; or, il n'en existe pas la plus petite
trace dans les deux figures en question , et l'on n'y voit non
plus ni saillies orbifaires, ni gros tubercules sur la face supérieure
du corps.
Mais l'ouvrage de Séba (2) renferme une autre figure qui est
bien évidemment la représentation d'un Crapaud agua du présent
article ; figure qui a été citée sous le nom de Rana marina
par Linné , Gmelin et Laurenti ; sous celui de Grenouille épaulearmée
par Daubenton, Lacépède et Bonnaterre ; de Bufo marinus
par Schneider et Shaw ; et de Bufo humeralis par Daudin , dans
son Histoire des Reptiles seulement, car dans l'Histoire des
Rainettes, des Grenouilles et des Crapauds, il l'avait rapportée,
avec juste raison, à son Crapaud agua.
Cette même Rana marina de Séba est aussi le type du Bufo
marinus de Merrem, qui y a faussement réuni le Bufo BengalensisQ.
l\c Bufo scaler de Daudin, lesquels sont d'une espèce
tout à fait diftérente, originaire des Indes orientales.
( 1 ) TOME 1, rl. 73, IIG. I CL 2.
(•2) Tom. 1 , n . 76, iîg. 1. Iluna marina.
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