I 2 0 HEPTILES BATRACIENS.
OU dans Festomac, de sorte qu'il en est à peu près de
ces animaux comme des Oiseaux gallinacés , dont la
nourriture n'est pas entamée ou incisée par le bec.
Au reste, la plupart des Serpents sont aussi dans la
même nécessité , n'ayant ancun moyen de mâcher leur
proie , de la diviser par fragments ; ils la couvrent seulement
d'une bave gluante , afin qu'elle puisse glisser
plus facilement dans le canal digestif.
Dans le plus grand nombre des Anoures Plianéroglosses
, la langue, toute cliarnue, est remarquable
par son mode d'insertion, ayant sa base en avant,
adhérente à la concavité de la mâchoire inférieure , et
l'animal pouvant la lancer ou l'expulser hors de la
bouche, en la renversant de manière que l'extrémité
postérieure est portée en avant, et que la face inférieure
devient ainsi la supérieure. L'animal retire ensuite
cette langue , qui a recueilli comme une pelle l'objet
sur lequel elle s'est fixée quand il peut être entraîné.
On ne voit pas distinctement la langue sur le plancher
de la bouche ou dans l'intervalle des branches de
la mâchoire inférieure chez les Phrynagiosses, comme
les Pipas et les Dactylèthres , tandis qu'elle existe
chez tous les autres Anoures à quatre pattes. Sa forme
varie beaucoup, de manière même à présenter d'assez
bons caractères , selon les genres; aussi les avons-nous
constamment employés. Nous allons indiquer les principales
modifications que présente cette langue dans
quelques-uns des genres. Ainsi elle est circulaire , entière
dans les Pseudis, Aréthuses et Alytes, lesCalyptocéphales
; ou à peu près circulaire dans les Rainettes,
les Scaphiopes, Bombinateurs ; oblongue et presque
rhomboïdale dans les Piliomboglosses ; oblongue également
et libre en arrière, où elle est échancrée, dans
les Grenouilles ; eu coeur, mais non adhérente en ar-
ORGANES DES SENS. OUIE. 121
rière, dans les Leiupères, les Cystignathes ; en poire,
à bord postérieur un peu libre dans les Leptohyles ;
triangulaire, adhérente dans les Amphiumes ; adhérente
et allongée dans les Salamandroïdes ; en forme de
champignon dans quelques autres genres de cette famille
; arrondie et libre en avant dans les Ménobr
anches.
On voit par cette énumération des formes de la
langue , combien sont nombreuses les variétés qu'elle
présente , mais ces dernières conformations prouvent,
en dernier résultat, que la langue chez les Batraciens
est plutôt destinée à faciliter la préhension des aliments
et l'acte de la déglutition, qu'à fournir un organe
propre à |la perception des saveurs.
k° De l'oREiLLE et de I 'AUDITION. Les Batraciens sont,
parmi les animaux vertébrés, les derniers qui soient
munis d'une oreille aérienne , ou chez lesquels l'organe
répétiteur des vibrations communiquées à l'air
eu reproduise les mouvements comme une image
fidèle : c'est une représentation en petit des ébranlements
déterminés dans l'atmosphère gazeuse au milieu
de laquelle ces animaux sont plongés. Encore verronsnous
que les dernières espèces, celles qui se rapprochent
le plus des Poissons par leur manière de vivre habituellement
dans l'eau, où elles respirent par des branchies
, n'ont réellement pas l'organe de l'ouïe formant un
véritable instrument destiné à recevoir une petite
quantité d'air, qui pourra vibrer comme celui de
l'atmosphère (1).
Nous savons déjà qu'aucune espèce de Reptiles
n'est munie à l'extérieur d'une véritable conque ou
(i) Voir ce que nous ayons dit sur cet organe dans les consi dé,-
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