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1 1 2 REPTILES BATRACIENS.
varient suivant les sexes et aux diverses époques de
l'année , surtout au premier printemps , qui est le moment
de la fécondation , au moins dans nos climats.
On trouve chez certaines espèces le noir dans ses diverses
nances (1); le blanc plus ou moins pur, surtout
dans les parties inférieures, ou peu exposées à
la lumière, mais quelquefois distribué par taches ou
par bandes régulières plus ou moins ondulées (2) ; le
i)leu le plus pur ou plus ou moins foncé (3) ; la couleur
verte dans toutes ses nuances les plus pâles et les
les plus intenses (i); le rouge (5), le jaune (6), le violet
(7), l'aurore ou orangé (8), et pour ainsi dire toutes
les dégradations et tous les mélanges possibles des matières
colorantes. Une circonstance importante à noter,
c'est que, dans certaines espèces , dans la Rainette des
arbres, par exemple, ou dans le Triton marbré, on
trouve des variétés qui prennent constamment les
mêmes teintes; pour la première , par exemple , de la
nuance violette ou vert très-pâle , ou d'un vert d'herbe
foncé et brillant (ainsi que Roësel les a figurées,
planche IX, n"' 3, k, 5, 6), et pour le Triton la
singulière variété que l'on trouve presque toujours
réunie par couples sur la mousse ou dans le creux
des arbres , dont le corps est d'un vert céladon , avec
une crête ou plutôt une ligne dorsale d'un beau rouge
ORCxANES DES SENS. TOUCHER. i i 3
( i ) La Salamandre noire. Le pouce du mâle de la Grenouille
rousse (Pt-oësel, pl. I).
(•2) La Rainette des arbres (Roësel, pl. IX).
(3) Le C r a p a u d sonnant (Roësel, pl. XXII).
(4) La Grenouille verte (lioësel, frontispice).
(5) Le dessus des pattes dans la Salamandrine à lune t t e s . (Prince
Musignano), fase. 19, no 3 ).
(6) La Salamandre terrestre ou tachetée.
(n) Une variété de la Rainette. ( Roësel, pl. IX, fig. ô.)
(8) Le Crapaud sonnant.
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carmin ou vermillon. Malheureusement toutes ces
teintes disparaissent par la dessiccation ou dans les liqueurs
conservatrices , de sorte qu'on ne peut les démontrer
que sur la nature vivante ou d'après de bons
dessins, coloriés à l'instant même où ces animaux
s'offrent sous cet aspect.
Ajoutons qu'il est évident que les circonstances extérieures
et jusqu'à un certain point les passions ou
les volontés de l'animal font changer subitement cette
coloration, ce qu'on peut observer chez la Grenouille
commune et sur les Rainettes qu'on effraye ou qu'on
secoue fortement pour leur inspirer de la crainte, car
alors leur teinte devient si foncée qu'elle prend même
laspect du brun olivâtre.
3' Les papilles, les cryptes et les pores sont des
modifications des mêmes organes ; des appareils destines
à sécréter des humeurs de nature variable selon
les espèces. Ces sortes de glandes, sans conduits ex^
creteurs distincts, sont distribuées ou disséminées sur
toute la périphérie du corps des Batraciens. On les
voit formant des granulations égales et uniformes sous
la peau du ventre dans un grand nombre de Batraciens
sans queue, sur tout chez la plupart des Rainettes. Quelquefois
elles sont groupées sur toute la surface du dos
pour former des tubercules dont la figure, la grosseur et
les couleurs varient considérablement, comme on le voit
dans la plupart des Crapauds. D'autres fois ces cryptes
forment de véritables ganglions saillants,disposés réguhèrement
sur les flancs comme dans les Pleurodèles •
ou derrière les oreilles et au-dessus d'elles, comme dan^
beaucoup de Bufoniformes et des vraies Salamandres -
on les nomme parotides. Quelquefois ces cryptes se
trouvent recouvrir les diverses régions des membres
BEPTILES , vm. g