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10 BATRACIENS ANOURES EN GENERAL.
et pendant longtemps la rapidité et la régularité du
cours du sang dans les canaux qu'il parcourt : d'un
côté dans les veines , où le flux est continu et si constant
, qu'il ne saurait être aperçu ou distingué sans
les globules colorés que cette humeur charrie et qui
se laissent parfaitement voir au milieu de la portion
séreuse plus fluide qui les enveloppe ; et de même dans
les artères par les pulsations et les jets successifs plus
ou moins rapprochés ou éloignés , suivant l'impulsion
que le coeur doit leur communiquer pendant un espace
de temps qui peut être fort long.
» L'étude des organes de la digestion chez ces Batraciens
n'offre pas un moindre intérêt aux réflexions
des physiologistes. Ces Reptiles, sous leur première
forme , celle de têtard pisciforme , avaient la bouche
étroite ; ils ne pouvaient d'abord que sucer, puis se
nourrir uniquement de substances végétales coupées
et divisées en parcelles, à l'aide d'un bec de corne,
afin d'être introduites dans les circonvolutions d'un
tube digestif dont l'ampleur ou la longueur sont considérables
, comme dans tous les animaux herbivores.
Mais quand la métamorphose s'est opérée, la bouche a
changé de forme ; les mâchoires sont dépouillées de
leur étui de corne tranchante ; elles se sont allongées ,
élargies ; leur commissure s'étend alors au delà du
crâne ; la langue visqueuse, fixée et attachée en avant,
libre en arrière , peut être lancée, projetée au dehors
par une sorte d'expuition. Ainsi retournée , renversée
sur elle-même, elle est avalée, humée rapidement ;
elle entraîne avec elle la proie qui s'y colle , et dont
elle ne se sépare ou ne se débarrasse que par sa propre
contractilité. La déglutition commence bientôt, parce
que l'animal opère le vide par la glotte. Gomme la
BAÏRACÎEfÎS ANOURES EN ÊÉNÉRAL. 3l l
nourriture consiste en substances animales, lé plus
souvent douées encore de la vie et du mouvement, la
préhension en est rapide, subite, afin de saisir inopinément
la proie à distance; elle est violente pour
vaincre la résistance de la victime, qui se trouve bientôt
engloutie et précipitée dans un vaste estomac. Parvenue
là, elle ne tarde pas à être privée de toutes ses
facultés; elle périt. Puis ramollie, dissoute, décomposée,
ses éléments pénètrent dans un canal qui a tout
au plus la dixième partie de sa longueur primitive ;
car le chyme qui en provient contient, sous uû
moindre volume, des sucs qui avaient déjà été élaborés
par l'animal dont ils faisaient partie constituante, et
qui, par cela même, sont maintenant tout préparés
et disposés à l'assimilation directe.
» En effet, le même animal, lorsqu'il était encore
têtard herbivore, avalait une prodigieuse quantité
d'aliments ; son canal digestif était tellement prolongé
que, déroulé de ses nombreuses circonvolutions spirales
, il pouvait présenter une étendue qui dépassait
de plus de sept fois la longueur totale de son corps :
preuve irrécusable que les goûts et les habitudes doivent
changer dans les animaux comme les organes destinés
à la nutrition, et réciproquement, puisqu'on
voit, dans d'autres espèces subissant aussi des métamorphoses
, des modifications qui se manifestent en
sens inverse. Pour ne citer qu'un exemple , ne le trouvons
nous pas dans les Hydrophiles, parmi les insectes
, qui , de carnassiers et de vers assassins qu'ils
étaient sous leur première forme, celle de larves, sont
devenus uniquement herbivores sous celle d'insecte
parfait ? Ils attaquaient d'abord les petits animaux
vivants pour se nourrir de leur chair en les digérant,
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