6 6 REPTILES BATRACIENS ANOURES.
nous le verrons par la suite , doit augmenter beaucoup
l'étendue du mou veinent que l'animal peut opérer dans
l'action du saut et dans son mode particulier de natation.
Chez d'autres espèces, au contraire, dont les membres
postérieurs sont relativement plus courts, comme dans
les Crapauds, les mêmes apophyses transverses du sa^
crum s'élargissent et s'aplatissent pour recevoir en dessous
, par une véritable symphyse, la partie plane et supérieure
des iléons, de manière même à ne plus permettre
aucun mouvement. C'est ce qu'il est facile de voir
dans les squelettes des Pipas et des Dactylèthres (1).
Enfin la dixième pièce de la colonne vertébrale ou le
coccyx , a une forme tout à fait différente. C'est le plus
long de tous les os de cette région du tronc , car il
acquiert en étendue celle de tous les autres os de l'échine
, et il égale celle des os du bassin.
Considérée clans son ensemble, cette vertèbre, d'une
forme si singulière, paraît être le résultat de la soudure
des premières pièces qui formaient la queue du
Têtard; et même dims le Pipa, cette pièce unique
finit par se souder intimement à la vertèbre pelviale;
mais elle devient plus mobile chez la plupart. En avant
on y voit deux petites facettes articulaires et les vestiges
des apophyses transverses, la terminaison du canal
rachidien, et souvent les trous latéraux qui correspondent
aux échancrures des autres vertèbres par lesc[
uelles sortent les derniers nerfs de la moelle épinière,
Cet os coccyx, dans sa portion antérieure ou pelvienne,
est arrondi ; mais ensuite il devient presque
( i ) ROYEZ DANS LA FLG. CITÉE DE SCHSEIDEII, LES nos I ET 5 , ET de
M Ê M E DANS CELLE DE GDVIER, X X I V , IIG. 2 9 , ET DANS ROESEL, XIX,e t
X X I I L , FIG. 21,
) ORGANES DU MOUVEMENT. OS. 67
triangulaire, avec une sorte de crête supérieure, et
I son extrémité libre est le plus souvent cartilagineuse.
I Le crâne , considéré ici dans son ensemble, et principalement
sous le rapport de ses mouvements , comme
I partie constituante du tronc est mobile sur la colonne
I vertébrale. Il présente, comme nous l'avons dit déjà
• en parlant de l'atlas , une disposition toute particulière
en tant qu'il porte en arrière , et sur les côtés du grand
occipital, deux condyles distincts , tandis que dans les
trois autres ordres de Reptiles la tête s'unit à lechine
par une seule apophyse articulaire arrondie qui offre
quelcjuefois la réunion de trois facettes. Ce mode de
jonction, chez les Batraciens , permet de simples mouvements
de flexion sur l'épine, mais il s'oppose à la torsion
ou à la rotation.
Nous aurons occasion d'étudier par la suite les os du
crâne,comme protégeant l'encéphale, et ceux de la face
et des mâchoires, parce qu'elles forment les cavités dans
lesquelles sont reçus quelques organes des sens, comme
les narines et les yeux , et surtout parce que les mâ-^
choires étant destinées à saisir et à livrer passage aux
aliments , devront être examinées avec les organes de
la digestion. Il nous suffira de dire ici que la plupart
des os de la face sont peu solidement fixés au crâne 5
c'est qu en effet il n'y a pas de véritable mastication!
Aussi les mâchoires elles-mêmes ne sont-elles que de
simples arcades, à peine soutenues sur les os du crâne,
, ainsi qu'on peut le voir dans la tête du Pipa (1).
Cependant nous devons faire remarquer par anticipation
, que dans le Bombinateur brun adulte , l'ensemble
du crâne pourrait en imposer, car il simule tout
( I ) SCHNEIDER, Hist. amph. , fase. I, tab. I.