i l ^^
'' If
!
1!; N t
¡ii i.:i ' I
Pf
REPTILES BATRACIENS.
r u n et Fautre sexe , c'est une excrétion à opérer d'une
matière , d'une partie de leur corps , sécrétée par un
excès de la vie , une cause finale de la création à remplir,
un Lut matériel à atteindre. Aussi cette fonction
naturelle ne paraît pas avoir exercé la moindre influence
sur l'état social des individus. Il n'y a parmi
eux nulle communauté de désirs, ni d'afïections ; ni
même aucun attachement momentané du mâle pour
la femelle, cpi n'est jamais la compagne, ni la mère de
ses enfants, qu'elle ne peut connaître. Le seul besoin
de la passion physic[ue les rapproche ; et quand elle
est satisfaite, ils se fuient , s'éloignent, et ne se reconnaissent
plus.
Quoique les individus de sexe différent se rapprochent
à une époque fixée dans chaque espèce pour le
grand oeuvre de la reproduction ; cependant, à quelques
exceptions près , la fécondation des germes n'a
pas lieu dans l'intérieur du corps de la mère ; les rudiments
du nouvel être sont formés, sécrétés d'avance
dans les ovaires ; ils s'en détachent, et passent dans les
oviductes avant d'avoir été vivifiés.
Chez la plupart, ce n'est qu'au moment de leur
séjour dans le cloaque, et le plus souvent même après
avoir été pondus, que les oeufs sont fécondés par la liqueur
séminale du mâle , qui n'a pas d'organe destiné
à la faire pénétrer dans le corps de la femelle.
Après la ponte et les premiers soins que les oeufs
exigent pour leur conservation dans quelques espèces,
les parents ne s'occupent, en aucune manière, de
l'éducation de leur progéniture, dont les formes et les
moeurs sont tout à fait différentes des leurs. Ils donnent
ainsi naissance à une famille souvent très-nombreuse,
qu'ils ne reconnaissent point. Cette prodigieuse
OBCANES DE LA ^.EPRODUCTIOPf. 189
lignée n'avait aucun besoin de cette surveillance, de
cet instinct maternel qui protège et défend si courageusement
la progéniture chez les animaux d'un ordre
plus élevé. Cette sollicitude aurait été inutile ici et
même superflue, car au moment de leur naissance, lorsqu'ils
sortent de l'oeuf, et dans les premiers mois de leur
existence, ces petits avortons exigent des aliments tout
à fait autres que ceux dont leurs parents se nourrissent.
Sous cette forme transitoire, le jeune animal
ne peut alors respirer ^ se nourrir et se mouvoir que
dans Teau ; et tous les organes, appelés chez lui à remplir
ces trois principales fonctions, ont été subordonnés
dans leur structure et leurs usages à cette première
manière de vivre. La jeune larve ou le têtard, car c'est
ainsi qu'on la nomme, n'a pas encore de poumons ; elle
respire l'eau sur des branchies seulement. Sa bouche
est petite , très-étroite , armée de mâchoires de corne,
d'une sorte de bec tranchant qui lui permet de diviser
les substances végétales qu'elle introduit en grande
quantité dans de longs et vastes intestins ; enfin son
tronc sans pattes, soutenu par une échine allongée, se
termine par une queue comprimée qui lui sert en
même temps de rame et de gouvernail.
L'acte de la reproduction s'opère diversement dans
les deux principales familles de l'ordre des Ba traciens ;
chez les Anoures à quatre pattes et sans queue, le
mâle, placé sur le corps de la femelle, la saisit et
l'étreint fortement au moyen de ses membres antérieurs,
dans une sorte de frénésie aveugle et obstinée;
tandis qu'avec les pattes de derrière plus allongées, il
l'aide de diverses manières à se débarrasser de ses oeufs,
qui sortent lentement par l'orifice hbre de son cloaque,
quoiqu'ils soient réunis comme les grains d'un chapefî
î i'i