8« BATRACIENS ANOURES.
1° Du SAUT.
Parmi les Reptiles , quelques Serpents et les Batraciens
Anoures , dont les pattes postérieures sont très,
allon gées, peuvent subi lemen t s'élancer d'un lieu vers m
autre, se transporter à quelque distance, enprojetaEi
leur corps dans Tespace , et en quittant momentanément
la place sur laquelle ils étaient précédemment et
repos.
C'est ce mode de translation qu'on nomme le saut
SoLis le rapport de la mécanique, cette action dépent
toujours d'une même cause , qui est le rétablissemei
d'un ressort tendu, courbé ou plié dans un sens, et pur
ramené rapidement en sens contraire ou dans sa direc
tion primitive. Ce mouvement diffère cependant pari
forme et par l'action combinée des parties qui le pr»
duisent et le transmettent. Sans entrer ici dans l'exposi
des modifications de ce mouvement chez les diverst
classes d'animaux qui peuvent l'exécuter, nous croyoi
devoir le décrire plus particulièrement chez les Gre
nouilles et dans les autres genres analogues , parce qu'
nous offre là une disposition toute particulière et tellt
cru'aucun être vertébré n'a, peut-être, la faculté de pro
duire une action plus remarquable parson étendue,«
proportion du poids , du volume et du peu de longueu
du tronc de l'animal.
On sait, d'après l'e'Tplication si savante donnée pa:
Borelli, du mécanisme du saut chez l'homme (1), qoi
ce mouvement ne peut s'opérer qu'autant que les met
bres inférieurs, dans les diverses régions qui les con
(i) EonEi.Li, de molli Animalium , cap. XXI, prop. l^o-iSi.
OKGANFS nu M0UV£ME1\T. DU SAUT. 83
stituent, sont préliminairement fléchis , et que toutes
les articulations viennent à se débander tout à coup.
Alors, si les pieds appuient sur une surface solide et résistante
, ils tendent à imprimer à ce qui les supporte
une force qui serait perdue si elle n'était reportée en
sens inverse sur la masse du corps qui s'élance dans
des directions déterminées par l'impulsion plus ou
moins violente exercée suivant un certain sens. Dans
les animaux qui sautent principalement à l'aide des
pattes postérieures , plus les leviers brisés qui composent
ces membres sont nombreux, étendus en longueur
et distribués en sens alternativement opposés , plus
l'action est rapide et violente , surtout si les puissances
motrices ou les muscles viennent s'insérer sur les os
près de leur centre de mouvement. Alors en effet ces
leviers, ou ces lignes inflexibles, décrivent, par leur extrémité
opposée, des arcs de cercle d'autant plus grands
qu'ils ont eux-mêmes plus de longueur ; ce sont justement
toutes ces circonstances que nous allons trouver
réunies dans les pattes de derrière des Raniformes.
Rappelons d'abord que les os des hanches sont allongés,
mobiles à leur extrémité supérieure sur les apophyses
transverses de l'os sacrum, de manière à pouvoir
changer de situation, tantôt en se portant presque à
angle droit sous la colonne vertébrale ; tantôt en passant
successivement dans toutes les positions , jusqu'à
devenir parallèles à cette échine ou à son prolongement
coccygien.Cependant cet os sacrum, ou pelvien, est luimême
fort avancé du côté de la tête , et il occupe à peu
près le milieu de la longueur de l'échiné, le coccyx
étant aussi étendu que les sept autres vertèbres prises
ensemble. Il arrive de là que lorsque la Grenouille est
en repos et les cuisses ramassées sous le tronc, celui-ci
6.
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