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3 I 2 BATRACIENS ANOURES EN GÉNÉRAL.
au moyen d'un intestin très-court; mais, comme
coléoptères, ils se repaissent uniquement de débris de
végétaux qu'ils engloutissent en grande quantité dans
un tube digestif d'une longueur prodigieuse, contourné
sur lui-même, et dix à douze fois plus étendu qu'il ne
l'était dans leurs larves.
» Aucun animal n'est plus propre que la Grenouille
à i a démonstration de plusieurs faits importants relatifs
à l'absorption et à l'exhalation parla peau, ainsi
que la résistance à l'action du calorique , comme l'ont
prouvé les curieuses expériences de Robert Townson ,
de F. Delarocbe et de M. Ed^vards aîné. Privé d'é -
cailles et à peau toujours humide, ce Reptile, lorsqu'il
est exposé à l'action d'une atmosphère sèche et dont la
température est élevée , peut , sans perdre la vie, résister
d'une part et longtemps à la chaleur sans s'échauffer,
à l'aide de l'évaporation rapide et continue qui a
lieu à sa surface; et d'autre part il peut, en moins
d'une heure, diminuer de volume de près de moitié, et
puis, dans quelques circonstances, repomper, par les
téguments delà partie inférieure du corps, assez d'eau
pour reprendre son poids primitif. Des expériences,
instituées avec le plus grand soin, ont appris que cette
absorption avait iieu ainsi , et que la Grenouille pouvait
même faire provision d'une assez grande quantité de
liquide qu'elle conservait dans une ample citerne, afin
de fournir à rette evaporation , quand elle est obligée
de rester exposée à l'air, sur un terrain sec et à la vive
ardeur du soleil, afin de conserver la température qui
lui convient.
» C'est surtout la fonction irénératrice chez les Batraciens
qui a présenté aux physiologistes un grand
nombre de circonstances importantes à observer. Les
BATRACIENS ANOURES EN GENERAL. 3l 3
faits à cet égard et les observations sont si extraordinaires
, que , par leur anomalie même , ils ont dù appeler
l'examen le plus sérieux et les méditations de
tous les hommes qui ont cherché à remonter à l'origine
des êtres et à celle de leurs organes. Cette opération
, en général si occulte, si profondément intime ,
si mystérieuse , en s'exécutant ici au dehors de l'animal
et sous nos yeux, a pu être étudiée dans toutes
ses phases. La redondance de la vie , l'exubérance des
matériaux obtenus par la nutrition, ce besoin, cette
exigence impérieuse de la nature qui appelle tous les
êtres organisés à perpétuer leur race et à communiquer
l'existence à un certain nombre d'individus destinés
à leur succéder, se manifeste chez la Grenouille
de la manière la plus évidente.
» Les germes, sécrétés et séparés du corps de leur
mère avant d'avoir été fécondés, ne reçoivent réellement
la vitalité qu'à l'extérieur des membranes transparentes
à travers lesquelles il a été loisible d'examiner
jour par jour toutes les évolutions, tous les
changements qui surviennent dans les formes et le
développement des embryons. On a pu ainsi assister à
leur transfiguration et suivre , dans leurs divers âges ,
les apparences et les modifications de leurs organes,
dont les variations se trouvent nécessitées par la nature
des milieux dans lesquels les individus sont appelés
à vivre, à se nourrir , à respirer, à se mouvoir
d'une tout autre manière.
» Enfin personne n'ignore aujourd'hui que les Grenouilles
ont été la cause, ou du moins qu'elles ont
fourni l'occasion des plus grandes découvertes sur
l'électricité et des explications ingénieuses et plausibles
sur la manière dont paraissent se transmettre,
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