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4 4 ^ BATRACIENS ANOURES,
par un veritable bouclier rugueux; ceci tient, d'une part,
à ce que certains os du cnme ont pris une expansion telle,
que le cadre de l'orbite est réduit à un très-petit diamètre,
et complètement fermé en arrière, et que les fosses temporales
sont tout à fait cachées sous une voûte, exactement
comme chez les Thalassites ou Tortues marines; et, d'une
autre part, à ce que ce bouclier, dont la surface est tout
hérissée de fines aspérités, n'est revêtu que d'une peau si
mince et qui y adhère si fortement, qu'elle semble faire corps
commun avec lui. Nous retrouverons, au reste, une structure
semblable chez une espèce de Pélobates (1), autre
genre de Batraciens Rauifoi-mes, chez lequel le tympan a
disparu sous l'extension des os environnants, ce qui n'existe
nullement dans les Calyptocéphales, où la membrane tympanale
en particulier, se laisse parfaitement bien voir au
travers de la peau.
Les dents maxillaires sont longues, grêles, pointues et
un peu recourbées à leur extrémité ; les vomériennes leur
ressemblent, quant à la forme, mais en différent par un
peu plus d'écartement entre elles ; elles occupent Tentredeux
des arrière-narines, disposées sur deux rangées, représentant
une sorte de chevron largement ouvert à son sommet
, et touchant de chaque côté par sa base au bord antérieur
de ces mêmes arrière-narines. Celles-ci sont ovalaires
et de moyenne grandeur. Un sillon curviligne, assez profond
, bordé en partie par la saillie que fait le palatin ,
aboutit à leur bord latéral externe. Les trompes d'Eustachi
sont grandes et triangulaires, La langue n'est positivement
ni arrondie, ni ovale, mais elle tient le milieu entre ces deux
formes ; elle est médiocrement épaisse, libre à sa marge postérieure
seulement, et toute couvei^te de papilles coniques ,
qui semblent être couchées en dehors, parallèlement à sa
circonférence. Chez les mâles, il y a de chaque côté de cet
organe, ou mieux entre lui et la branche sous-maxillaire,
( i ) Voyez le quinzième genre de cetle famille des Raniformes,
PHANÉROGLOSSES RANIFORMES. G. CALYPTOGÉPHALE. 449
une grande fente longitudino-oblique, destinée à l'entrée
de l'air dans le sac vocal qui existe intérieurement à droite
comme à gauche de la région gulaire. Il n'y a ni cavité à la
partie antérieure et interne de la mâchoire supérieure , ni
saillie bien prononcée à l'extrémité correspondante de la
mâchoire inférieure. Les membres sont forts et moins longs
que chez la plupart des Gi-enouilles ; ceux de devant se terminent
par quatre doigts coniques, légèrement dépriiaés,
sans palmure , sans renflements sous leurs articulations, et
dont la longueur est inégale , c'est-à-dire que le deuxième
et le quatrième sont plus courts que le troisième, et que le
premier est le moins long de tons. Ce doigt, au temps de
l'accouplement et chez les mâles seulement, a toute sa face
inférieure renflée jusqu'à la pointe et couverte d'une verrue
analogue , mais moins épaisse et moins rude, à celle que
présentent à la même époque les individus du même sexe chez
notre Grenouille verte. Il n'y a aucune apparence de pouce
à l'extérieur. Les pieds sont palmés, tantôt jusqu'à la moitié,
tantôt presque jusqu'au bout des orteils, qui, de même que
les doigts, sont tout à fait lisses, un peu comprimés et
pointus ; leur nombre est de cinq , les quatre premiers sont
régulièrement étagés, tandis que le dernier n'est même pas
aussi long que le troisième. Le premier os cunéiforme se
montre comme un tubercule cylindrique médiocrement développé.
Il n'existe point de parotides aux côtés du cou,
mais la peau des flancs et du dos est relevée de plis et de renflements
glanduleux. Les viscères ressemblent à ceux des Grenouilles
; rien de particulier ne distingue non plus la colonne
vertébrale des Calyptocéphales de celle de ces dernières.
C'est la dénomination de Calyptocéphale et non celle de
Peltocéphale, ainsi que nous le fait dire M. Tschudi, que
portait ce genre de Batraciens Anoures dans notre Muséum
d'histoire naturelle, lorsqu'il y a bientôt trois ans,
ce naturaliste vint y chercher les matériaux qui lui manquaient
pour compléter son travail sur la classification des
Batraciens commencé à Leyde, où, comme chez nous, la collection
erpétologique fut libéralement mise à sa disposition.
REPTILES, vm. 29
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