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86 BATRACIENS ANOURES.
cuisse, de la jambe, du tarse et des orteils. C'est en
effet ce qui a doué ces animaux de cette faculté portée
à un si liaut degré , de pouvoir s'élancer rapidement et
successivement à une très-grande distance d'un lieu
dans un autre. D'après cette disposition des parties,il
est facile de se rendre compte de leur manière de
nager. Car, en réalité, cette action se réduit à produire
une suite de sauts dans une projection plus ou
moins horizontale, soi t a l'aide des deux membres postérieurs
agissant à la fois; soit que l'animal, voulant
changer de place dans l'eau, ne fasse agir qu'une seule
de ses pattes.
Quand le corps d'une Grenouille est plongé dans
l'eau ou émergé incomplètement, et quand l'animal st
sert de ses membres postérieurs pour se déplacer , cesi
toujours sur le liquide qu'il exerce ses eiforts. Dans
le mouvement imprimé à l'eau par l'allongement etlt
débandement subit de ses quatre longs leviers, l'ac'
tion ou l'effort communiqué est tellement considérabli
que, malgréla fluidité du liquide, il en résulte un excè
de force d'impulsion reportée sur le tronc, qui est
poussé daûs une direction contraire à celle de refforl
produit.
Rien n'est plus propre à exciter notre curiosité' e
même notre admiration , que le mécanisme de ce moii'
vement dans les Grenouilles ; car , sous ce rapport seu'
lement, ces Reptiles ont avec l'homme une très-granè
antilogie dé structure , ainsi que nous allons l'indiquer
La configuration des cuisses et des jambes , leur aspeci
qtiàtid elles sont dépouillées de la peau et entourée!
dê leurs muscles, offrent une ressemblance frappanti
aVée lés mêmes parties mises à nu dans l'espèce b
Màiiiê. Les principales différences tiennent unique-
ORGArtES OU MOi;tKMENr. PU «AGER. 87
ment au défaut des muscles qui forment les fesses , et
par conséquent, au peu de c-'veloppement des rota-
L r s de la cuisse ; car, tous k s autres faisceaux sont
absolument les mêmes et peut-être plus développes en
proportion. Aussi les cuisses des Grenouilles sont-elles
arrondies et coniques , et les muscles de la jambe
ofiVent-ils, en arrière surtout, la représentation exacie
des mollets ou de l'appareil charnu destiné à mouvoir
le pied. Comme les parties de la patte des Grenouilles
sont beaucoup plus développées , l'apparence cesse ici
d'être la même; cependant on y retrouve les moyens
destinés à produire les mouvements de l'ensemble et de
ses diverses parties.
Il est nécessaire de rappeler que, quoique 1 homme
mette en action pour sauter à peu près les mêmes puissances
, en transmettant à son tronc tous les eiiorts
que ses pieds ont tendu à imprimer à un sol résistant,
cette force suit une autre direction et trouve à vaincre
une plus grande résistance dans le saut vertical. Cela
tient à la manière dont les cuisses sont articulées sur
le bassin, et à l'immobilité des os des hanches qui font
partie continue de son échine. Quand l'homme saute
verticalement, il imprime à l'aide des membres abdonlinaux
un mouvement qui est transmis à tout le tronc,
et par conséquent à la tête et aux membres supérieurs;
mais cette impulsion n'est pas aussi directement
transmise que dans les Grenouilles, puisque
chez l'homme les cavités cotyloïdes sont très-distantes
et que les os fémurs représentent des leviers coudés audessus
des trochanters.
Maintenant, supposons, comme cela a lieu dans
l'action du nager, que les Grenouilles placées dans
1 eau reproduisent le mécanisme du saut avec cette