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4 9 0 BATRACIENS ANOURES.
PATRIE ET MOEURS. Le Sonneur à ventre couleur de feu so trouve
dans toute l'Europe tempe're'e. Il est aquatique, fréquente de
préférence les fossés et les étangs saumâtres ; il fraie en juin. Ses
mouvements dans l'eau et sur la terre sont aussi vifs que ceux de
la Grenouille verte; il ne se tient guère à terre que le soir ou de
grand matin, mais toujours près de l'eau où il se précipite au
moindre danger. Quand on l'excite et qu'il ne peut se sauver, il
s'applique sur le sol comme pour se cacher ; alors, si on le touche
encore , il prend une position des plus bizarres, relevant ses
pattes sur son dos et les rapprochant de sa tête, qu'il jette en
arrière, et demeure ainsi environ dix minutes, ou autant que dure
la crainte. Si le danger persiste, l'animal fait sortir de son cloaque
une liqueur mousseuse comme de l'eau de savon. Roësel dit
qu'en le disséquant il a éprouvé une sensation désagréable dans
les narines, un prurit acre comme dans le coryza. La voix des sonneurs
ressemble à mie sorte de ricanement. Ils s'accouplent en
mai, mais la fécondation n'a lieu qu'en juin; le mâle saisit la femelle
aux lombes comme le Pélobates brun. Roësel a observé
leurs métamorphoses.
Le 17 juin, après huit jours de réunion, commença la ponte,
qui eut lieu en treize heures ; le mâle eut une douzaine d'éjaculations.
Quand elles avaient lieu la femelle s'enfonçait dans
l'eau, le mâle se contractait pou:r rapprocher son cloaque de
celui de la femelle, en faisant des mouvements de côté, et la fe •
melle allongeait les pattes postérieures. Chaque portion de frai
tombait alors au fond de l'eau : il y eut en tout douze paquets
d'oeufs, composés chacun d'environ vingt à trente, à proportion
beaucoup plus gros que dans les autres espèces. Le 20 juin, le
germe était pyriforme et paraissait avoir absorbé tout le jaune , il
faisait de petits mouvements. Le 24, les petits têtards sortirent
de leurs oeufs, ils se nourrissaient du dépôt formé au fond du
vase et sur les plantes, mais ils ne rongeaient pas celles-ci. Le
00 juin, leur ventre était proéminent comme dans les Diodons
ou les Tétraodons ; ils ne mangeaient pas de la lentille d'eau.
Roësel crut apercevoir que l'animal fixait sur la place où il s'attachait
une sorte de fil, à l'aide duquel il semblait s'aider dans
les changements de lieu; il les suivit jusqu'au développement des
quatre membres, qui s'opéra vers la fin de septembre ou au commencement
d'octobre.
PHANÉROGLOSSES HYL^FORMES. 491
S U I T E DES ANOURES PHANEROGLOSSES.
SECTION SECONDE. — FAMILLE DES HYLJÎFORMES.
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR CETTE FAMILLE ET SUR
SA DISTRIBUTION EN GENRES.
Les Batraciens Hylseformes, comparés aux Raniformes,
ne présentent d'autres marques distinctives notables
que celle qui consiste dans l'élargissement en
disque de l'extrémité libre de leurs doigts ; mais ce caractère
n'est pas d'une légère importance , si l'on considère
qu'il est la cause déterminante d'un genre de
vie tout à fait différent de celui de la famille précédente.
Nous voulons parler de leurs habitudes essentiellement
dendrophiles ; car tous sans exception,
hors du temps de l'accouplement et de la ponte des
oeufs, se tiennent sur les arbres, jouissant, au moyen
de ces sortes de ventouses, dont leurs mains et leurs
pieds sont pourvus, de la singulière faculté de les appliquer
sur les feuilles les plus lisses , et même de s'accrocher
et de s'y suspendre contre leur propre poids ,
pouvant même y marcher le corps en bas de la même manière
et avec autant de facilité que nous voyons certains
Geckotiens et plus communément les Mouches courir,
ayant le dos renversé, le long des plafonds de nos apparten?.
ents. C'est peut-être aussi à ce même genre de vie,
qui les place au milieu de nombreux ennemis contre lesquels
ils n'ont aucun moyen de défense, qu'ils doivent
déposséder, au plus haut degré entre tous les Anoures,
cette autre faculté de prendre à leur volonté et avec
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