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6 7 6 BATRACIENS ANOURES.
Tels individus, painiii les Crapauds communs, ont le dessus du
corps presque tout b run, d'autres l'ont d'un brun-cendré ; il y en
a de roussatres et l'on en rencontre d'une teinte olivâtre ; de
plus, ces différentes variétés peuvent être ou n'être pas marquées
de taches généralement d'un brun plus ou moins pâle, mais trèsvariables
par leur nombre , leur forme , leur grandeur et leur
mode de distribution : c'est ainsi que tantôt elles sont isolées,
tantôtconfluentes, et alors elles produisent soit une marbrure,
soit une sorte de dessin vermiculaire ou géographique, etc., etc.
On a vu de jeunes sujets avec des taches roses sur les côtés du
tronc.
L'iris est doré et la pupille longitudinale.
DIMENSIONS. Ce Crapaud acquiert presque la plus grande taille
à laquelle parviennent les Batraciens anoures, c'est-à-dire qu'il
devient à peu près aussi gros que le Crapaud agua; toutefois , ce
n'est pas dans tous les pays qui le produisent qu'il arrive à un
pareil développement, mais seulement au Japon et dans le Midi
de l'Europe , comme eu Morée et en Sicile par exemple ; partout
ailleurs , en France , en Suisse , en Allemagne, en Italie, etc. ,
son volume total est le même ou à peu près le mçme que celui
de notre Grenouille verte. Voici les principales dimensions d'un
sujet recueilli par nous-même en Sicile:
Téte long. 4" 3'". Tronc, long. 11". Mernb. antèr. long. lo".
Memb.poster, long. 18".
PATRIE ET MOEUKS. Le Crapaud commun est répandu dans toute
l'Europe ; il se trouve aussi au Japon, de même que no tre Rainette
verte et nos deux Grenouilles indigènes, la verte et la rousse.
Obsermiions. Il se noui'rit d'insectes , de vers et de petits mollusques
; nous avons souvent trouvé des pierres dans l'estomac des
individus que nous avons ouverts. Le Crapaud commun se tient
dans les jardins, dans les bois, recherchant de préférence les endroits
humides ; on le trouve quelquefois dans les caves , dans
les celliers. Il se cache sous les pierres et se creuse même des
galeries sous terre, à peu de profondeur, d'où il ne sort guère que
le soir. Il fait alors entendre, lorsque le temps est beau, un son
fîûté qui a beaucoup d'analogie avec le chant du petit hibou
( Strix scops. Linn.). Sur teîre , ce Batracien ne change pas de
place, en sautant comme le font les Grenouilles; ses pattes de
derrière étant à proportion moins longues que chez ces der-
PHANFROGLOSSES BTJFONÏFORMES. G. CRAPAUD, 4-
nières, il marche avec facilité et court même avec une certaine
vitesse.
Au premier printemps , il recherche les eaux pour s'y livrer à
l'acte de la reproduction. L'accouplement a lieu à la fin de mars
ou pendant les premiers jours d'avril ; quelquefois il commence
à terre , car dès que le mâle rencontre la femelle il se place sinson
dos et la serre fortement sous les aisselles avec ses pattes antérieures,
et celle-ci le transporte de cette manière avec elle jusque
dans l'eau, où ils restent huit à dix jours avant que la ponte
s'exécute. Pendant l'accouplement ils font entendre de jour et
de nuit une sorte de grognement qui a quelque rapport avec
l'aboiement du chien.
Les oeufs sont pondus de façon à former deux longs chapelets
qui sortent en même temps du cloaque de la femelle et dont
chacun peut atteindre quatre pieds. Tout ce travail s'opère en
trois heures, et la ponte en totalité se fait par intervalles d'à peu
près un quart d'heure ou en neuf fois. Les chapelets d'oeufs au
moment où ils sortent du cloaque ne sont guère plus gros qu'une
tige de blé , mais ils grossissent dans la glaire ^ qui ne paraît pas
être propre à chacun des germes. Ces germes, d'abord en rang
simple, sont ensuite deux à deux et alternes en portion de rhombe.
Voici comment Roesel rend compte de ses observations touchant
le développement des oeufs du Crapaud commun ; développement
qui, au reste, est à peu près le même que dans le Crapaud brun
[Pelohates fuscus).
Le 12 et le i3 avril, le germe et la glaire d'oeufs pondus
le it , avaient beaucoup grossi, et la couleur noire du germe
s'était marbrée d'une teinte plus claire et blanchâtre. Le 16 et
le 17, la forme du germe était tout à fait changée. Le 21 la
plupart sortirent de leur glaire. Les petits Têtards se nourrissaient
de plantes aquatiques; Roesel leur donna de la laitue ,
ils paraissaient l'aimer beaucoup. Le 16 mai, le rudiment
des pattes postérieures parut; l'ouverture pour la sortie de
l'eau était toujours à gauche comme dans les autres espèces
observées par l'auteur. Du 9 au 12 juillet, ces Têtards conservaient
la même forme, mais leur couleur changea ; ne voulant
plus manger, ils maigrirent. Les pattes de derrière devinrent
bien distinctes du 17 au 2 2 du même mois , mais ils conservaient
encore leur queue. La couleur noire se changea en brun avec
des taches plus foncées sur le dos et les pattes; la queue diminua