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4 DES REPTILES BATRACIENS EN GÉNÉRAL.
leur langue, ainsi que la forme , l'articulation de leur
tête et la disposition de leurs vertèbres y sont tout
à fait différentes. Les Potamites seules parmi les Chéloniens
ayant leur carapace revêtue d'une peau molle,
et le corps aplati, plus large que haut , se rapprocheraient
un peu de la forme de certains Crapauds;
mais leurs pattes, leurs ongles , leurs mâchoires, enfin
toute l'organisation de leur charpente osseuse,
les en ferait aussitôt distinguer. Enfin l'absence de
la queue dans les Gécilies et dans la nombreuse famille
des Anoures , parmi les Batraciens, est un caractère
des plus évidens, dont aucun autre Reptile n'a
offert d'exemple jusqu'à ce jour.
2° Les pattes qui manquent entièrement dans le seul
genre des Gécilies, celles des Sirènes qui n'existent
qu'en devant, celles des Protées et des Amphiumes ,
qui sont incomplètes et comme ébauchées , ces mêmes
pattes qui varient par leur proportion et leur longueur
respectives dans les Urodèles et les Anoures,
suffiraient seules, si elles étaient considérées isolément,
pour faire reconnaître un Batracien d'avec toute
espèce de Reptiles d'un autre ordre. En effet, à l'exception
de quelques genres très rares observés jus -
qu'ici, l'un parmi les Anoures (G. Dactylèthre ) ,
l'autre parmi les Urodèles ( G . Onycopus Sieboldii ),
jamais l'extrémité des doigts ne se trouve revêtue
d'im ongle chez les Batraciens ; or, chez tous les Sauriens
, il y a des ongles aux dernières phalanges, ainsi
que chez les Ghéloniens. Il est vrai que chez les Thalassites,
qui ont les doigts aplatis et réunis en une
palette , et chez les Ghersites , qui les ont confondus
en une sorte de moignon, il n'y a réellement que des
sabots qui enveloppent et terminent les phalanges;
DES REPTILES BATRACIENS EN UÉNÉRAL. 5
mais les deux genres dont nous venons de parler ont
les doigts distincts et séparés , et d'ailleurs leurs mâchoires
, leurs vertèbres et toute leur structure sont essentiellement
différentes de celles des Tortues.
Les Batraciens ont la tête portée directement sur
l'échiné, à peu près comme les Ophidiens, mais chez
tous les autres Reptiles , tels que les Ghéloniens et
les Sauriens, les vertèbres qui forment le cou et qiii
suivent la tête, sont différentes de celles qui reçoivent
des côtes. Ces deux circonstances distinguent les Batraciens
; car ils sont les seuls qui aient la tête articulée
avec la première vertèbre sur les parties latérales de
l'occiput et non par un condyle unique et inférieur,
comme dans les Serpens et les deux autres ordres qui
comprennent les Tortues et les Lézards , chez lesquels
il y a , comme nous venons de le dire , un véritable
coLi rétréci, formé par des vertèbres dont le
nombre est plus ou moins considérable.
k" Les paupières caractérisent par leur présence le
plus grand nombre des Anoures qui ont des pattes
et les principaux genres des Urodèles ; ces membranes
protectrices de Tceil les font différer par cela même
des Ophidiens qui en sont toujours privés. Cependant
les espèces d'Urodèles q L i i , avec les Gécilies, offrent
une sorte de transition à la classe des Poissons, ont
aussi le globe oculaire recouvert par la peau. Il en
est à peu près de même du conduit auditif qui se voit
sur les parties latérales et postérieure de la tête,
dans la plupart des genres de Sauriens. Le tympan
est quelquefois apparent dans les Ghéloniens, comme
on le distingue chez quelques Batraciens Anoures ;
mais il ne se voit pas davantage dans le plus grand
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