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5 8 UEPI ILES BATRACIENS,
moins grande , suivant qu'ils peuvent quitter le sol et
se projeter dans l'espace par une suite de sauts, ainsi
que le font les Grenouilles et les Rainettes , ou marcher
et grimper avec plus ou moins de facilité , tels
que les Crapauds et quelques autres genres, dont les
pattes postérieures ne dépassent pas de beaucoup la longueur
de leur tronc. Au contraire les Urodèles et les
espèces du genre Cécilie ne peuvent que ramper sur
la terre ou s'y traîner péniblement^ parce que leurs
membres courts , à peu près égaux en longueur, sont
trop espacés et ne peuvent supporter le tronc qui
rampe sur le sol, tandis que dans l'eau leur forme arrondie
et la queue comprimée chez la plupart, et augmentée
en hauteur par des nageoires verticales, aident
considérablement à leur mode de natation.
Enfin la forme que prend le cloaque à son orifice
externe, et qui distingue si bien les Batraciens Anoures
d'avec les Urodèles, ne peut servir de caractère essentiel.
Cet orifice commun aux diverses excrétions ,
qui chez les Sauriens et les Ophidiens est une fente
transversale, offre cependant une ouverture arrondie
chez les Ghéloniens ^ comme dans les Batraciens
Anoures , et une fente longitudinale chez les Grocodiliens,
comme dans les Urodèles. L'absence seule des
organes génitaux mâles , apparents au dehors , distinguerait
les Batraciens des trois autres ordres de Reptiles
, ainsi que nous l'avons précédemment indiqué.
De ces considérations préliminaires, il résulte que
les divers organes destinés à établir la vie de rapports
, et en particulier ceux de la motilité , sont fort
différents quant à la forme, la disposition et l'usage
dans les trois groupes ou familles qui se trouvent cependant
réunis par les naturalistes dans un même
OhGANISATlON ET MOEURS. 6 9
ordre, celui des Batraciens. G'est ce qui n'a pas lieu
chez les autres Reptiles. Tous les Ghéloniens , en effet,
se ressemblent par la structure de leur squelette , considéré
dans les régions du tronc et des membres. Il en
est de même des Sauriens et des Ophidiens, quoiqu'ici
les limites des transitions entre les deux derniers ordres
soient moins positives , ainsi que nous l'avons vu.
Parmi les Batraciens Anoures , ceux qui sont munis
de pattes ont le corps trapu, aplati, généralement
déprimé ou plus large qu'épais ; et leurs membres sont
toujours inégaux en longueur. Ils semblent avoir le
tronc raccourci et comme tronqué , à cause du petit
nombre de pièces osseuses qui composent leur échine,
et parce qu'ils sont privés de la queue. Leur physiognomonie
est ainsi devenue spéciale et caractéristique.
Toutes les autres espèces de Batraciens dont le corps
est allongé , arrondi, ont le tronc formé par un grand
nombre de vertèbres ; mais tantôt ce tronc est totalement
privé de pattes, et alors l'animal se meut à la
manière des Serpents ou des Anguilles. Quand les
membres sont au nombre de quatre, ils sont constamment
égaux en longueur et peu développés , de sorte
que les mouvements qu'ils déterminent sont le plus
souvent aidés par la totalité de l'échiné ou par la portion
du tronc allongé c|ui forme leur queue.
Ges modifications générales dans la conformation et
la structure des trois groupes entraînent nécessairement
d'autres changements dans les moeurs , les habitudes
et le genre de vie. G'est ce qui nous force d'exposer
successivement, dans chacun de ces groupes , les
différentes formes que prennent les organes destinés à
remplir les principales fonctions que nous allons étudier.