5 8 6 BATRACIENS ANOURES.
Le mâle se place sur le dos de la femelle et s'y tient cramponne'
au moyen de ses pattes de devant, qu'il lui enfonce sous
les aisselles avec tant de force qu'elles semblent êti'e tronquées
de toute la partie correspondante à la main. Les deux sexes demeurent
dans cet état deux ou trois jours ; cela dépend, au reste,
du temps que la femelle met à pondre ; il s'opère alors dans le
ventre de celle-ci de vives contractions, absolument comme s'il
renfermait un animal vivant ; car les mouvements ont lieu en
toiis sens de bas en haut, de haut en bas , de droite à gauche,
de gauche à droite, tellement qu'pii croirait que la peau de la
région abdominale va se rompre, surtout au moment où le màle
rapproche son cloaque de celui de la femelle , lorsque les oeufs
commencent à sortir.
Les oeufs de ]a Rainette verte sont l'éunis en groupes comme
ceux des grenouilles, mais ne sont pas aussi gros. D'abord la
glaire qui enveloppe chacun d'eux est peu apparente, mais après
douze heures de séjour dans l'eau, ils ont avec cette glaire la
grosseiu' d'un grain de vesce , et sans elle , celle d'un grain de
moutarde.
La masse que composent les oeufs, qui ne sont pas tous de la
même couleur, car il y en a de bruns et de noirs foncés, tombe
au fond fie l'eau, si elle ne se trouve retenue par quelques
plantes aux feuilles desquelles elle adhère.
Voici, d'apvès le savant observateur que nous citions tout-àl'heure,
}a marche que suivent pes germes dans leur développement
:
Trois jours après» avoir été pondus , la tache brune arrondie
était devenue pyriforme ; le huitième jour ils formaient deux
parties; le dixième ou le onzième, l'animal paraissait se mouvoir
brusquement, puis restait en repos; le douzième le têtard
était bieu formé, c'est-à-dire qu'on distinguait sur sa tête la
place des yeux , celle de la bouche où étaient deux papilles. Il
avait la queue transparente et musculeuse, il était libre, très-vif,
nageait en tous sens, se fixant par la tête pour se soutenir à
quelque corps résistant, puis se nourrissait de plantes aquatiques.
Le seizième ou le dix-septième jour les branchies extei'nes
avaient disparu, la tête se confondait avec le ventre ; du
vingt et un au vingt-neuvième jour on pouvait voir les rudiments
des pattes postérieures ; le quarante-huitième jour les
orteils étaient réunis par des membranes ; enfin le soixante-cinquième
jour l'animal était parfait et pouvait vivre hors de l'eau.
PHANÉROGLOSSES HYL^FORMES. G. RAINETTE. 2 3 . 687
23. LA RAINETTE FLANCS RAYÉS. Sfla lateralis. Daudin.
CANACTÈRES. Tête courte, déprimée ; côtés du museau presque
perpendiculaires, se rapprochant l'un de l'autre en angle
aigu, arrondi au sommet; canthus rostralis arrondi; régions
frênaies légèrement creusées en arrière des narines. Tympan
médiocre , circulaire. Yeux assez grands , peu saillants. Langue
grande, subcordiforme oudisco-ovalaire, échancrée en arrière.
Dents vomériennes formant une rangée transversale interrompue
au milieu, située entre les arrière-narines au niveau du
bord postérieur de celles-ci. Un sillon longitudinal de chaque
côté du sphénoïde. Un petit repli de la peau au-dessus du
tympan, et un autre plus fort en travers de la poitrine. Les
doigts palmés dans le cinquième de leur longueur , et les orteils
dans les quatre cinquièmes. Parties supérieures lisses. Une
vessie vocale sous-gulaire chez les mâles.
SYNONYMIE. Rana virldis arborea. Catesb. Nat. Hist. Carol,
vol. 2 , pag. et Pl. 71.
Hj-la viridis far. ¡¿. Laur. Synops. Rept. pag. 33.
Rana arborea par. y. Gmel. Syst. nat. Linn. torn. i , p ^ t . 3,
pag. 1054.
Calamita Carolinensis. Penn. Zoolog. arctic, torn. 2 , pag. 331.
Calamita cinereus. Schneid. Histor. amphib. Fase, i , pag. 174.
Rana bilineaia. Shaw. Gener. zool. vol. 3 , part. i , pag. i36.
Ufla lateralis. Latr. Hist. nat. Rept. tom. 2 , pag. 180.
Bfla lateralis. Daud. Hist. nat. Rain. Gren. Crap. pag. 16,
Pl. 2 , fig. I.
Calamita lateralis. Merr. Tent. Syst. amph. pag. 171.
Hfla lateralis. Leconte. Ann. lyc. nat. hist. Newy. vol. i,
part. 2 , p. 278.
ifyla lateralis. Ilari. Joxirn. acad. nat. scienc. Philad. vol. 5,
part. II, pag. 341.
DESCRIPTION.
FORMES. La Rainette à flancs rayés a les formes un peu plus
sveltes et la tête proportionnellement moins courte que la Rainette
verte. Les côtés de son museau, au lieu de se réunir en
angle obtus, donnent la figure d'un angle aigu , arrondi au
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