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REPTILES BATRACIENS.
manière des poissons. Quand il a subi sa dernière métamorphose
, le Batracien respire l'air ; il l'introduit
dans l'intérieur de ses poumons , sorte de sacs celluleux,
où le gaz atmosphérique est mis médiatement
en rapport avec le sang contenu dans les veines pour en
opérer l'hématose : l'expiration a lieu par le même
orifice qui avait livré passage à l'air inspiré. Dans l'un
et l'autre cas, 1 acte de la respiration , ainsi que nous
l'avons indiqué , s'opère par le mécanisme de la déglutition,
pour l'air et pour l'eau. Mais dans ce second cas
le fluide passe à la surface de l'organe respiratoire, et
sort par un orifice distinct de celui ou de ceux qui lui
ont livré passage pour son entrée ; dans le premier, l'air
est admis dans l'intérieur de l'organe ; il y séjourne ;
et quand il en sort, c'est par une sorte de vomissement
ou de régurgitation inverse de l'acte de la déglutition
qui s'était opérée et par les mêmes voies.
Un autre mode de circulation était devenu aussi nécessaire;
elle s'est opérée ou préparée lentement pendant
l'accroissement du têtard. Primitivement la totalité
du sang, poussée par le coeur, passait dans des
branchies où elle était dirigée par les artères qui , dans
leurs dernières ramifications, aboutissaient daL les
veines artérieuses en pareil nombre; celles-ci portaient
le sang revivifié dans un tronc commun ou dans d'autres
petites artères distribuées dans tous les tissus pour y
porter la vie : c'était alors la circulation des poissons.
Mais les branchies du têtard se sont peu à peu atrophiées,
ainsi que leurs artères dont quelques-unes se
sont dilatées pour se porter dans le poumon de chaque
côté, et alors il y a eu échange d'action -. les branchies
ayant disparu, le poumon aérien a exercé seul la fonction
respiratoire qui d'abord avait été complètement
ORGANES DE LA REPRODUCTION. 2 I 5
branchiale ; puis partagée par les deux organes, et
enfin tout à fait dévolue aux poumons aériens (1).
Il s'opère sans doute beaucoup d'autres changements
dans l'organisation de ces Batraciens Raniformes, mais
nous n'avons dû indiquer que les principaux, en ce qui
concerne les fonctions locomotives et sensitives , et par
suite dans celles de la nutrition, pour les appareils digestifs,
circulatoires et respiratoires. On conçoit cependant
que par suite de l'accroissement des individus de
l'un et l'autre sexe , il a dû se faire en eux un développement
des organes destinés à la reproduction j et c'est
en effet ce qui a lieu. En outre , quelques espèces présentent
des particularités et des anomalies si importantes
à connaître , qu'il est nécessaire de les indiquer
ici d'abord, car nous les exposerons avec plus de détails,
lorsque dans chacun de leurs articles nous ferons l'histoire
particulière de la Grenouille jackie ou paradoxale k
(genre Pseudis de Wagler) ; du Crapaud Accoucheur
(genre Alytes) ; et du Pipa ou Tédon d'Amérique.
Nous devons d'ailleurs traiter à part de la fonction
reproductrice dans le sous-ordre des Urodèles , Batraciens
qui conservent la queue pendant toute la durée
de leur vie, car il y a chez eux un autre mode de fécondation,
leurs oeufs, leurs larves, offrent une toute autre
forme, et leurs métamorphoses présentent plusieurs
particularités qu'il est important défaire connaître.
(i) Nous avons exposé sommairement ces faits, en traitant delà
circulation-d'abord dans les Reptiles en général , torn. I , pag. i65,
et dans le présent volume, page 146.