;' ' 1
: • 1
^ ;
ih
/ J 8 2 BATRACIENS ANOURES.
une vésicule aqueuse ; le 10 mai, ils étaient plus gros , les yeux
étaient saillants , l'intestin rectum était rempli d'excréments et
avait l'air de former une sorte de pénis sous la queue, ils se nourrissaient
toujours de lentilles d'eau ; le 24 mai , ils ressemblaient
à des poissons, mangeaient des feuilles de laitue et de chou ; le
29 ou le 3o, on voyait au travers de la peau les intestins roulés en
spirale; le 00 juin, on remarquait l'origine des pattes postérieures
et un trou sur le côté gauche destiné à la sortie de l'eau entrant
par les narines et par la botiche ; le 10 juillet, les grands têtards
avaient les pattes postérieures entièrement formées et ils s'en servaient
pour nager; leur couleur était brune , nuancée de bleuâtre
avec de petites taches blanchâtres ; le 20 juillet, les membres antérieurs
commençaient à paraître par un trou de la peau, le gauche
5 ou 6 heiu-es après le droit ; le 24. juillet, ils ressemblaient à un
poisson quadrupède ou à un Triton, plus qu'à une Grenouille.
L'auteur suspendit ses observations pendant quatre semaines,
après quoi il trouva les petits Pélobates parfaits ; ils cherchaient
à sortir de l'eau , on les nourrissait avec des mouches, de
petits lombrics; ils commençaient aussi à exhaler une odeur
d'ail.
Les têtards du Pélobates brun sont ceux de toutes les espèces de
Batraciens anoures observées par Roësel, qui deviennent les plus
gros.
L'animal parfait se nourrit d'Insectes et de petits Mollusques.
Les communes de Belleville et de Pantin sont les localités, aux
environs de Paris , où nous avons trouvé cette espèce , dans des
mares et des flaques d'eau aux mois de mars et d'avril, dans des
trous et sous des pierres lorsque la saison était plus avancée.
Observations. Roësel, à qui nous devons la connaissance du
Pélobates brun, qu'il considérait comme voisin des Grenouilles ,
quoiqu'il lui appliquât le nom de Bufo, en a donné l'histoire
complète dans son magnifique ouvrage sur nos Batraciexis anoures
d'Europe.
Linné ne paraît pas avoir connu cette espèce ; Gmelin, l'éditeur
de la treizième édition du Sy-stema naiuroe, l'y a indiquée,
d'après Roësel, comme étant une variété de la Rana Bombina de
Linnseus, oule BomhinaiorBomhinaàesSiVLiQuxs modernes. Avant
l u i , Laurenti, en citant aussi Roësel, l'avait inscrit dans son Sj^-
nopsis , sous le nom de Bufo fuscus que lui ont conservé Lacépède,
Daudin, Cuvier, Merrem et ïa plupart des erpétologistes
FHANÉROGLOSSES RANIFORMES. G. PÉLOBATES. 2 . 4^3
jusqu'à Wagler exclusivement, qui reconnut que ce Batracien
n'est point un crapaud, ainsi qu'on l'avait généralement cru jusque
là, mais une espèce que plusieurs particularités de son organisation
méritaient de faire ériger en un genre distinct, dans
lequel est venu se ranger depuis, le Pélobates cultripède.
Shaw, dans sa Zoologie générale , a appelé le Pélobates brun
Rana alUacea et a donnédes copies de plusieurs des belles figures
de Roësel,représentant la série complète des divers états sous lesquels
passe cette espèce pour arriver à son entier développement.
Une des planches de la Faune allemande de Sturm représente
bien évidemment un Pélobates brun , sous le nom de Rana marin
or at a.
C'est à tort que M. Dugès a voulu voir dans la Rana cultripes de
Cuvier la même espèce que le Bufo aquaticus maculis fuscis de
Roësel ; ainsi il faut bieia se rappeler que les détails anatomiques
que le premier de ces auteurs donne de son Bonihinator fuscus ,
dans son beau travail sur la transformation des Batraciens , sont
ceux du Pélobates cultripède et non du Pélobates brun.
2. LE PÉLOBATES CULTRIPÈDE. Pelobates cultripes. Tschudi.
CARACTÈRES. Dessus et côtés de la tête entièrement rugueux ;
vertex et région postérieure du crâne présentant une surface
plane. Éperons noil's.
SYNONYMIE. Rana cultripes. Cuv. Règn. anim. 2« edit. torn. 2 ,
pag.io5.
Rana cultripes. Griff. Anim. Kingd. Cuv. vol. 9, pag. i.
Cultripes provincialis. J. Müll, in Tiedm. zeitsch. Phys, tom. 4,
pag. 212.
Cultripes provincialis. Id. Isis , 1882 , pag. 336.
Bombinator fuscus. Dugès, Rech. Batrac. pag. 7 , pl. 2.
Pelobates cultripes. Tschudi. Classific. Batrach. Mém. Sociét.
scienc. nat. Neuch. tom. 2, pag. 83.
DESCRIPTION.
FORMES. Le Pélobates cultripède diffère du Pélobates brun extérieurement
en ce que le crâne, depuis le front jusqu'à l'occiput,
est à peu près plan, et que le bout du museau et les paupières
sont les seules parties du dessus et des côtés de la tête qui ne
3i.
f i
If
iiiii
i;; 1
.. T'i •
;
M