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3 o 6 BATRACIENS ANOURES EN GENERAL.
çhira par un seul effort, arlmirablement combiné,
toute la distance qu'il doit parcourir en quittant le
sol, dans une étendue qui pourra excéder, de plus de
trente fois au moins , sa longueur totale.
» Mais ce même appareil, si bien disposé pour produire
le saut vertical, excitera bien plus notre curiosité
par son mécanisme et notre admiration par la
simplicité de ses effets , quand nous le verrons , quoique
restant le même, et à l'aide d'un léger déplacement
dans la direction des os du bassin ou des hanches
devenues mobiles, rester plus apte encore à l'action
du nager, qui en réalité se réduit ici en une suite de
projections plus ou moins horizontales. Tous les efforts
de la raotilité la plus énergique tendent à, se transniettre
directement au tronc et à imprimer une impulsion
dans l'axe du corps, soit à l'aide des deux
membres postérieurs, agissant simultanément en se
débandant à la fois ; soit que l'animal, n'allongeant
qu'une seule de ses pattes, en étale les membranes
plantaires pour s'appuyer sur l'eau, afin d'y rencontrer
une résistance nécessaire. Alors l'excès de la force se
trouve reporté et transmis sur la masse totale du corps,
soutenue constamment par celle du liquide qu'il déplace
et dans lequel il reste immergé,
» Cette transformation graduée d'un animal essentiellement
aquatique, qui devient peu à peu terrestre
et aérien, n'a pu s'opérer sans entraîner après elle les
plus grandes mutations ; d'abord, comme nous venons
de le rappeler, dans les organes du mouvement, puis
dans les appareils destinés à produire les actes hydrauliques
et pneumatiques qui sont nécessaires à la circulation
et à la respiration, dans ces deux genres de vie
si différents l'un de rautie , mais qui s'exécutent par
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BATRACIENS ANOURES EN GENERAL,
un mécanisme qui, en réalité, n'a éprouvé qu'une
très-légère modification.
» Les branchies, à la surface desquelles l'eau , par,
les gaz qu'elle renferme, venait vivifier la totahté du
sang sur le têtard, ont été lentement remplacées par
le développement des poumons vésiculaires , dans l'intérieur
desquels l'air devra être refoulé par un mécanisme
ou par un nouveau mode d'inspiration, emprunté
à l'appareil de la déglutition. On conçoit quels
changements a dû exiger cette transposition d'organes
destinés à exécuter une seule et même fonction par
des moyens si différents. De là l'oblitération de certains
vaisseaux , tandis que d'autres s'allongeaient, se dilataient
pour remplacer les premiers , afin de s'accommoder
successivement et avec lenteur à ce nouveau
mode d'exécution dans les actes respiratoire et circulatoire
, qui restent constamment, comme nous aurons
bientôt occasion de le rappeler, dans une dépendance
nécessaire et absolue.
M C'est sur les membranes des pattes de la Grenouille,
soumises au microscope, et sur les branchies de son
têtard , que le mode et les effets de la circulation capillaire
ont pu être bien observés; mais c'est peut-être
à tort qu'on a attribué la priorité de cette découverte
à Leeuwenhoeck. Quoi qu'il en soit, il reste avéré que
dans les premiers temps la totalité du sang veineux
est poussée par le coeur dans les vaisseaux qui viennent
se ramifier à la surface des franges branchiales , pour
y éprouver les effets de l'hématose, comme dans tous
les poissons ; que peu à peu ce mode de circulation se
trouve complètement changé avec l'entier développement
des poumons. Ce fait était connu de Swammerdam,
qui l'avait même démontré, car il en avait tracé
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