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3 2 6 REPTILES BATRACIENS.
feuillages, sous les pierres , dans les buissons touffus
, etc. »
Après quelques réflexions sur la fausse idée que luimême
avait conçue, Fauteur continue et dit : k Je racontai
mes observations et la persuasion où j'étais maintenant
que ces petites Grenouilles n'étaient pas tombées
avec la pluie ; mais les personnes auxquelles jem'adressais
se moquaient de moi, et m'assuraient imperturbablement
qu'elles avaient vu elles-mêmes plus d'une fois
des pluies de Grenouilles ; et quand je leur demandais si
réellement elles en avaient reçu sur leur corps, elles me
répondaient : ou bien qu'elles ne se le rappelaient pas,
ou bien qu'elles ne l'avaient pas assez remarqué. D'autres
, au contraire, l'aiFirmaient ; et quand je les interrogeais
pour savoir si jamais elles avaient vu un pareil
phénomène se produire dans la ville , elles ne
répondaient pas. Alors je leur disais : Comment donc
se fait-il que jusqu'ici personne n'a observé ces sortes
de pluie dans un lieu pavé ou dallé ? Quant à ceux qui
pensent que les Grenouilles peuvent provenir d'un
mélange de gouttes d'eau avec la terre réduite en poussière
, de sorte que de chacune de ces gouttes produit
une Grenouille , je leur opposerai mes propres observations
sur le développement des têtards et sur les
changements si curieux qu'ils éprouvent cî^as leur
structure, avant d'arriver à l'état parfait. Si fon m'objectait
enfin qu'il est bien difficile de supposer qu'un
si grand nombre de Grenouilles apparaisse tout d'un
coup après la pluie en quittant les eaux ; je leur répondrais
encore qu'ils me prouvent, par cette objection,
qu'ils ignorent ce que j'ai précédemment démontré,
savoir: qu'une seule Grenouille femelle peut
pondre six cents et même jusqu'à onze cents oeufs.
I REPRODUCTION. PLUIES DE CRAPAUDS.
j Cela étant, si dans une môme localité, comme dans
; un étang ou un vivier, il y a plusieurs centaines de
ces femelles , ne peut-on pas concevoir quelle prodigieuse
quantité de petites Grenouilles il en proviendra.
Celles-ci, après s'être retirées des eaux , ont dû
se répandre sur la terre ; elles y ont cherché des abris
qu'elles n'ont quittés toutes ensemble pendant la pluie,
que pour recevoir la douce influence de l'humidité
qu'elles absorbent après en avoir été privées pendant
un temps plus ou moins prolongé. » Voilà comme
Koësel, l'observateur le plus zélé ¿t des plus habiles,
s'expliquait sur les pluies de Crapauds.
Ayant été chargé de rendre compte à l'Académie des
sciences de plusieurs lettres et observations relatives
à ces mêmes faits ; je crois utile d'en présenter l'analyse,
pour appeler de nouveau l'attention des naturalistes
sur ces narrations.
Extraits des procès - verbaux de V Académie des
sciences, i 3 octobre 1 8 3 4 . M . le colonel MARMIER a vu
au mois d'août dernier , dans le département de Seineet
Oise, une partie de route couverte d'une quantité
innombrable de petits Crapauds de la grosseur d'un
haricot environ, quoiqu'un quart d'heure auparavant
, il n'en eût vu aucun sur le même terrain. Dans
l'intervalle il était tombé une forte ondée de pluie et
l'auteur de la lettre ne semble pas douter que les Crapauds
ne soient tombés du même nuage que l'eau.
M. Duméril prend la parole à l'occasion de cette
communication, et fait remarquer que les observations
analogues sont très-nombreuses; mais on n'en
doit pas conclure, dit-il, qu'il tombe de petits Crapauds
du ciel, mais seulement que la pluie les fait
sortir de leurs retraites.
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