m
h Ili
J 0 0 REPTILES BATRACIENS.
d'électricité animale , de fluide galvanique, ou en un
seul mot de galvanisme.
V O L T A détruisit cette théorie et démontra, par des
expériences positives, que tous les phénomènes observés
étaient dus à ce que deux métaux ou deux substances
hétérogènes, entre lesquelles on plaçait un corps, prenaient
un état électrique différent, et que la substance
interposée, et ici en particulier les nerfs, n'étaient réellement
qu une sorte de conducteur ou de moyen de
transmission qui offrait un écoulement facile. C'est ce
qu'il démontra de la manière la plus évidente en construisant
un appareil qu'on a nommé la pile Galvanique
ou de Volta. Il superposa des disques ou des
rondelles alternativement de cuivre et de zinc, en les
séparant, ou plutôt en les mettant en communication
par un liquide légèrement acidulé contenu dans des
morceaux de drap arrondis, et enfin en établissant
dans une auge des cloisons faites avec des lames de ces
deux métaux , cuivre et zinc soudés, et en remplissant
les intervalles avec de l'eau tenant un peu d'acide en
dissolution. Il obtint par ce procédé un appareil électrique
dont l'action était continue, et dont l'énergie
était d'autant plus grande , que le nombre des plaques
et leur surface étaient plus considérables. Cette machine
est devenue ainsi l'un des plus puissants instruments
de physique et de chimie, à l'aide duquel on est
parvenu à découvrir la composition d'un grand nombre
de corps dont les éléments ou les principes constituants
ont été , pour la première fois , séparés dans la potasse,
la soude, la chaux, etc. , substances que les chimistes
avaient, jusqu'à cette époque, considérées comme des
corps simples.
Il résulte de ce récit abrégé, que les Grenouilles
,,,,
ORGANES ÛJE LA SBNSlBiLlTÎ. IQI
ont été véritablement l'occasion de découvertes physiques
et chimiques de la plus grande importance dans
les sciences d'observation. Nous verrons par la suite
que la structure de leurs poumons et le mécanisme de
leur mode de respiration, ont fourni aussi aux anatomistes
et aux physiologistes une parfaite démonstration
des changements utiles que le sang éprouve, même
à travers les parois délicates des vaisseaux qui les
contiennent, de la part de l'air, avec lequel il n'est
cependant pas mis en contact immédiat. En énonçant
la découverte dont nous venons de parler, relativement
à la contraction de la fibre musculaire, lorsque les
nerfs qui l'animent sont mis en contact avec des métaux
hétérogènes, nous ne pouvons résister à la citation que
nous nous plaisons à faire dans nos cours , du même
fait consigné vers le milieu du seizième siècle, dans
un ouvrage important où l'expérience se trouve parfaitement
indiquée, et dans lequel on voit même
représenté le petit appareil destiné à mettre le résultat
en évidence. Cet ouvrage est la Bible de la nature, de
Swammerdamm, dans laquelle l'histoire de la métamorphose
des Grenouilles et les plus grands détails sur
leur anatomie se trouvent consignés avec beaucoup de
précision et de clarté (1).
En faisant des recherches sur la nature des mouvements
des muscles, Swammerdamm explique pourquoi
il a choisi les Grenouilles pour faire ses expériences.
Dans ces animaux, dit-il, les nerfs sont très-apparents;
il est facile de les découvrir et de les mettre à nu ; en
outre , il est aisé de reproduire les mouvements des
(l) Joannis Swammerdammii Biblia naturoe, 2 vol. in-fo, tom. 2,
P^S- 789- Tractatus singularis de Rana et ejus gyrino usque ad
pag. 860.
ill'
• ifii
ïl>il
'i r
l '
É,