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2 0 2 REPTILES BATRACIENS.
» trouvent dans une liqueur fécondante déjà très-dé-
» layée, on demeure convaincu que leur résultat n'a
» rien d'exagéré.
»lloEnjGn la fécondation des oeufs ne peut avoir
» lieu tant qu'ils sont encore dans l'ovaire. Nous insis-
» tons sur ce résultat, à cause de ses conséquences rela-
» tivement à la classe des Mammifères. »
Le mode de génération des Batraciens Raniformes
était connu des anciens, ainsi que leurs métamorphoses.
Ovide en particulier les a très-bien indiquées :
nous le rappelons en note (1). Mais c'est Roësel surtout,
qui, après Swammerdamm et Leeuwenhoeck, les a parfaitement
observées, décrites et figurées dans son admirable
ouvrage. Enfin l'abbé Spallanzani a mis hors de
doute et démontré par des expériences positives , que
les oeufs de ces animaux étaient le plus souvent pondus
par la femelle avant d'être vivifiés ; que ces germes
étaient préexistants à la fécondation , laquelle n'avait
lieu qu'en dehors du corps de la mère, ainsi que ceux de
la plupart des Salamandres aqua tiques. Ces expériences
qui avaient fait le sujet de plusieurs dissertations publijées
d'abord en langue italienne, ont été traduites
en français et coordonnées en un corps complet d'ouvrage,
par Sennebier (2). Déjà l'abbé Nollet et Réaumur
avaient eu Tidée d'envelopper les parties postérieures
(1) Semina limus habet vit ides generantia Raiias ,
JSt générât truncas pedibus; mox cipta nalando
Crura daf, utque eadem sint longis saltibus apta ,
Posterior superatparles meusurn priores.
Oyidios , Metamorph. !ib. XV, versus 375.
(2) Expériences pour servir à l'Histoire de !a génération des animaux
et des plantes; par M. l'abbé Spallanzani, traduit par Sen
nebier (Jean). Genève, 1786; in-8 de 4i3 pages, avec trois planches
in-4.
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ORGANES DE LA REPRODUCTION. 2o 3
des Grenouilles mâles accouplées, dans des pantalons ou
caleçons de taffetas vernis : ils avaient reconnu que ces
petits vêtements avaient mis obstacle à la fécondation
des oeufs pondus ; mais c'était un fait dont ils n'avaient
tiré aucune autre induction. Spallanzani ayant répété
l'expérience, reconnut dans ces caleçons une certaine
quantité de liqueur séminale : il s'en servit pour opérer
la fécondation artificielle , en prenant les plus grandes
précautions pour obtenir des faits concluants. Il résulta
d'un nombre infini d'expériences , variées et modifiées
diversement , qu'il pouvait à volonté vivifier ou laisser
stériles les oeufs déposés dans l'eau, suivant qu'ils
étaient mis en contact ou non , avec quelques atomes
de cette humeur spermatique, extraite immédiatement
du corps d'un mâle, ou recueillie à sa sortie du cloaque,
au moment de l'émission. Il put se convaincre qu'il n'y
avait réellement de féconds que les oeufs qui , après
être sortis du corps de la femelle, se trouvaient arrosés
de sperme par le mâle directement, ou par un procédé
artificiel. Il commença d'abord ses expériences sur le
Crapaud commun, qui pond ses oeufs en chapelet, et
les détails de ses recherches sont si curieux , cjue nous
croyons devoir présenter ici une courte analyse de l'article
qui y est relatif.
Ayant séparé une de ces femelles de Crapauds du
mâle avec lequel elle était accouplée, il la plaça seule
dans un vase plein d'eau , et quelques heures après elle
commença à faire sortir de son corps deux cordons visqueux
que l'auteur coupa près de l'anus, lorsqu'ils
eurent environ la longueur d'un pied. Un de ces cordons
fut laissé dans ce vase; le second fut placé dans
l'eau d'un autre vase , après avoir barbouillé la surface
des oeufs, dans les deux tiers de la longueur du chai
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