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2 9 2 BATRACIENS ANOURES EN GENERAL.
coup plus nombreux, comme on peut le voir par l'exposé
suivant :
Corps court , comme tronqué ; peau lisse ou verruqueuse
, non adhérente aux fibres charnues ; pattes
postérieures ayant souvent une longueur double de
celle des membres antérieurs , qui sont généralement
plus grêles que ceux de derrière dans leurs diverses
régions ; tête large, aplatie ; yeux garnis de deux paupières
, dont l'inférieure est en grande partie transparente
et beaucoup plus développée que la supérieure
; bouche ordinairement très-fendue, toujours
dépourvue de dents à la mâchoire inférieure, mais
non pas constamment à la mâchoire supérieure, ou
au palais ; langue charnue, entièrement adhérente ou
plus ou moins libre en arrière seulement, quelquefois
exertile ; souvent une membrane du tympan distincte
extérieurement. Ponte des oeufs, ou parturition, le plus
ordinairement avec l'aide des mâles, qui ne fécondent
les germes qu'au moment où ils sortent du
cloaque ; oeufs le plus souvent réunis en masse glaireuse
ou en cordons mucilagineux donnant naissance
à des têtards , c'est-à-dire à des embryons dont la
tete grosse est confondue avec le ventre, et dont le
tronc se prolonge en une longue queue comprimée
et verticale ; ces têtards subissent une métamorphose
complète, en perdant la queue et en produisant des
membres dont les postérieurs paraissent ordinairement
avant les antérieurs. Nourriture consistant,
dans l'état adulte, en petits animaux vivants ; mais
sous la forme de têtards, en matières végétales.
Nous nous étendrons peu sur les détails de l'organisation
des Anoures, parce que nous les avons fait
connaître dans les généralités. Nous nous contenterons
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BATRACIENS ANOURES EN GENERAL. ag S
de citer les articles dans lesquels le lecteur trouvera
tous les renseignements qu'il pourrait désirer.
D'abord les organes du mouvement ont déterminé,
chez les Reptiles Batraciens , une conformation toute
spéciale lorsqu'ils sont parvenus à leur dernier état ;
car, parmi tous les animaux vertébrés connus, ce
sont les seuls dont le tronc , et par conséquent toute
l'échiné, se trouve composé du moindre nombre de
vertèbres. Ensuite leurs cuisses , rapprochées à la base
et articulées presque l'une contre l'autre à leur origine
, sont situées sur l'axe du tronc, vers la symphyse
du pubis , de sorte que les cavités cotyloïdes accolées
reçoivent dans la ligne médiane les têtes des os fémurs,
et transportent ainsi directement , sur l'axe de l'échine,
tous les efforts que les muscles impriment à
ces lonffs leviers. Cette circonstance a rendu leurs
pattes de derrière éminemment propres à produire le
saut, ou ce mouvement à l'aide duquel le corps de la
Grenouille , comme celui de la Rainette , se projettent
dans l'espace, en quittant momentanément le plan qui
les supportait d'abord , à plus de vingt fois leur longueur
totale.
Il faut ajouter encore : 1" que l'abdomen des Anoures
n'étant limité dans son pourtour ni par les côtes ,
ni par la peau qui n'est pas adhérente aux muscles ,
permet aux poumons et aux organes digestifs une plus
grande expansion en largeur; que leur bouche,
fendue généralement au delà des oreilles, et leur mâchoire
inférieure étant articulée en arrière du crâne ,
laisse une ouverture considérable pour l'introduction
d'une proie volumineuse ; 3" que leur langue, toute
charnue et quelquefois projectile , n'est pas soutenue
par le corps ou le prolongement médian de l'os hyoïde ;
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