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a o 8 RE P T I L E S BATRACIENS.
on voit plus tard des lames de cornes, dont deux principales
forment une sorte de bec tranchant. Les lèvres
servent au petit animal pour s'accrocher sur les plantes
aquatiques, et s'y tenir comme à l'ancre, quand il
n'en coupe pas le parenchyme pour s'en nourrir. Sur
les côtés et dans une sorte de scissure, on voit deux
paires de franges ou de troncs ramifiés en cinq ou huit
rameaux vasculaires que l'animal peut allonger et faire
mouvoir, et dans lesquels Leeuwenhoeck a le premier
très-Lien observé la circulation et le changement
de couleur que le sang éprouve en suivant son cours :
ce sont de véritables branchies extérieures (1). Mais
bientôt ces franges disparaissent; elles sont recouvertes
par la peau, enfoncées dans une cavité particulière ; elles
changent de formes , elles sont supportées par les arcs
branchiaux de l'os hyoïde, et deviennent absolument
analogues aux branchies des poissons renfermées dans
la cavité branchiale , immédiatement située après la
bouche, recevant l'eau par le pharynx qui présente
le plus souvent quatre fentes de chaque côté ; mais
en dehors cette poche n'offre que deux ouvertures,
ou bien toutes les deux s'unissent en une seule dans
un trou percé sous la gorge ou sur l'un des côtés du
cou.
Les intestins prennent alors un accroissement
énorme, tellement que dans quelques espèces le tube
digestif acquiert jusqu'à sept fois la longueur totale du
corps lorsqu'il est déployé, comme l'a démontré Roësel
pour le Crapaud, sur la j^lanche XIX de son grand
ouvrage dont la figure 2 a été reproduite par la plupart
des auteurs, qui ont eu occasion de parler de cette
( I ) Roë s e l , loc. cit. , pl . II, no i8.
ORGANES DE LA REPRODUCTION. 20 C )
singulière métamorphose. C'est l'énorme développement
de la cavité abdominale confondue avec toute la
partie antérieure et présentant une sorte de sphère ou
d'ovoïde allongé, qui a fait considérer le tout comme
une très-grosse tête, terminée par une queue de poisson,
et qui a fait donner à ces larves de Batraciens le nom
de têtards , sous lequel on les désigne.
Ces têtards changent successivement de formes, de
structure intérieure et de moeurs , et plus ou moins
rapidement selon les espèces ; jusqu'à un certain point,
d'après l'abondance ou la disette de nourriture , et
même selon le climat et la température de l'eau. Mais,
abstraction faite de ces circonstances , voici les modifications
successives que les têtards présentent dans leurs
iorrnes extérieures, dans leur organisation intérieure,
et dans leur manière de vivre. La queue, comprimée
de droite à gauche comme celle des poissons , et
servant uniquement à la translation dans l'eau, devient
de plus en plus longue ; elle oííre dans la ligne moyenne
une masse de fibres charnues, correspondante"à l'écliinedont
les vertèbres existent, mais avec la consistance
de cartilages. Ces muscles latéraux sont analogues
à ceux de la queue des poissons. On distingae
à travers l'épaisseur de la peau qui les recouvre, les
faisceaux distribués par lignes obliques en chevrons,
dont l'ouverture est dirigée vers l'extrémité libre, à
peu près comme les barbes d'une plume , se réunissant
sur la tige qui leur est commune. Cette queue ,
très-fortement musculeuse, est augmentée dans le sens
vertical par deux prolongements des téguments qui
forment en dessus et en dessous, mais d'une manière
plus marquée dans le premier sens, de véritables
BEPTU.ES , TOME VIIÍ. ,
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