. ! « 1
h •• .
- ' • i
- 'I I ,
: II
If
t •• I
P, ,
. I:
• I, !>•
Í
'io6 REPTILES BATRACIENS.
la plus grande force dans une sorte de spasme ou de
mouvement cataleptique , dont la durée se prolonge
souvent au delà de vingt jours. La passion des mâles ,
ce besoin irrésistible de propager leur race, les met
dans une sorte d'extase et d'insensibilité telle , qu'on a
pu leur couper successivement les pattes antérieures et
les briser, sans que pour cela ils abandonnassent les
femelles, et cessassent de lancer leur sperme sur les
germes. A mesure que ces oeufs sortent, on voit qu'ils
sont unis ou joints entre eux pour former des aggrégats
ou des cordons. Presque toujours le mâle aide
cette sorte d'accouchement en tirant peu à peu les oeufs
avec l'une de ses pattes postérieures, quelquefois même
avec les deux , et, à certains intervalles , on remarque
qu'il lance ou éjacule par Fanus de petits jets de
liqueur séminale. C'est une humeur presque transparente
ou peu colorée, dans laquelle on a cependant observé
dans ces derniers temps , à l'aide du microscope ,
un grand nombre d'animalcules spermatiques deformes
diverses , selon les espèces. Cette humeur, et trèsprobablement
l'un des petits êtres , auquel elle sert de
véhicule, est absorbée par l'oeuf en pénétrant à travers
ses tuniques et la matière glaireuse , pour venir
féconder le germe : circonstance absolue , et dont la
nécessité, comme nous venons de l'exposer, a été
démontrée par des expériences concluantes, variées de
diverses manières , d'abord par Spallanzani, et ensuite
par d'autres observateurs très-dignes de foi.
Quand cette fécondation a eu lieu , et seulement
alors , on voit que le germe, qui n'offrait d'abord
qu'une tache noirâtre fixée sur l'un des points du vitellus,
sorte de lait concentré analogue au jaune de
l'oeuf des oiseaux, semble augmenter de volume pour
ORGANES DE LA REPPODUTION. 20^
envelopper cette matière abbile. Cette petite sphère
se sillonne sur l'un des côtés; on voit alors ses bords
s'écarter réciproquement pour former un croissant
qui s'étend et présente un corpuscule allongé, dans
lequel, à l'aide des instruments d'optique, oiï commence
à distinguer d'un côté les rudiments de la
moelle épinière , et de l'autre , qui est plus saillant, le
corps jaune renfermé dans un sac qui se gonfle et devient
un petit estomac; celui-ci s'allonge, s'étend pour
former un tube digestif, un canal membraneux, dont
l'étendue augmente rapidement en se contournant en
spirale. On voit aussi à l'une des extrémités une sorte
de tête arrondie informe , et à l'autre une partie plus
grêle, légèrement aplatie en sens inverse , qui deviendra
la queue.
En cet état, l'embryon vivant et agile déchire trèsprobablement,
en prenant plus de volume, la coque
membraneuse qui le contenait; il passe à travers la
glaire, dont il brise également les tuniques, et on le voit
nager avec rapidité dans l'eau , sous l'apparence d'un
petit poisson. C'est sous cette forme transitoire que
tous les observateurs l'ont décrite et figurée (1), en particulier
Swammerdamm, Leeuwenhoeck, Roësd Spai
lanzani, Presvot et Dumas. On distingue à la tête les
rudiments des yeux, un peu en dessous du museau
et sur la bgne médiane un orifice arrondi, à lèvres va'
riables , qui est la bouche , dans l'intérieur de laquelle
(I) Foyez Swammerdamm, Bibl. natur
•i: .'if i
ilf !'