s! ra
"i ît!
^ il
4:
4 7 0 BATRACIENS ANOURES.
blotti entre les racines, à la profondeur d'un pied , dans un terrain
marneux, dense et humide. Plus tard, il en trouva plusieurs
autres à plus de deux pieds de profondeur, tellement entourés
de la terre qu'elle semblait moulée sur leur corps, sans trace
du chemin qui avait pu conduire l'animal dans cette retraite.
Elles étaient toutes femelles, dit M. Agassiz ( nous avons , nous,
la persuasion que c'étaient des mâles ) ; leurs cuisses étaient garnies
de leurs oeufs jaunes ; chacun de ces oeufs foï^mait comme un
petit sac retenu par des filaments courts , flexibles, de manière à
pouvoir se déplacer ; la masse du sac pouvait être regardée
comme la glaire épaissie dont le frai de Grenouille est généralement
enveloppé, mais figurant les peíales d'un chapelet.
L'auteur ajoute : Il est probable que la reproduction a lieu
comme dans le Crapaud à ventre couleur de feu , le mâle saisissant
la femelle au défaut des lombes et la fécondant dans cette
position. L'accouchement se faisant, il dispose le chapelet au
fur et à mesure autour des cuisses, le plus souvent sur l'une et
l'autre, en 8 de chiffre, quelquefois autour d'une seule.
Dans les premiers jours après la ponte , les oeufs n'offrent aucune
partie distincte : ce sont des globules ovales, jaunes , d'un
quart de ligne de diamètre; mais après peu de jours, leur enveloppe
laisse remarquer deux points obscurs qui sont les yeux.
Plusieurs jours après, ces oeufs étant devenus complètement transparents,
on distingue mieux les diverses parties de l'animal qu'ils
renferment, telles que la bouche, les narines et la queue du têtard
repliée et appliquée autour du ventre. Plus tard on aperçoit les
mouvements du coeur et la circulation ; le jaune de l'oeuf diminue
sensiblement en quantité, et les mouvements du petit animal
augmentent ; ils sont très-vifs et s'opèrent par saccades.
Trois semaines après, les oeufs avaient la grosseur d'un petit
pois, les pellicules qui les enveloppaient se rompaient par suite
des efforts des têtards qui s'agitaient continuellement ; la mère
( ou le père) inquiet, cherchait à se débarrasser de ces oeufs.
M. Agassiz les ayant déposés dans une assiette remplie d'eau,
les petits têtards rompirent bientôt lernas enveloppes et en sortirent
avec rapidité, puis ils s'arrêtèrent et se mirent à nager en
se servant de la queue comme d'un aviron.
Ceux de ces oeufs qui ne fm^ent pas placés dans l'eau laissèrent
»ortir également les têtards, qui moururent bientôt, même ceux
qu'on essaya de replacer dans l'eau.
PHANÉROGLOSSES ÏIAMIFORMES. G. SCAPHIOPE.
XIV« GENRE. SGAPHIOPE.—5C.^P.^/OP£/5(l).
Holbrook.
CARACTÈRES. Vertex rugueux. Langue disco-ovalaire,
libre et faiblement échancrée à son bord postérieur.
Deux groupes de dents vomériennes, situés entre
les arrière-narines. Tympan distinct; trompes d'Eustaclii
de moyenne grandeur. Quatre doigts réunis à
leur base par une membrane natatoire ; pas de rudiment
de pouce extérieurement. Pieds complètement
palmés ; un éperon aplati, tranchant à la racine du premier
orteil. Un sac vocal sous-gulaire, chez les mâles.
Apophyses transverses de la vertèbre sacrée dilatées
en palettes triangulaires.
Le genre Scaphiope diffère de tous les genres précédents
par la palmure de ses mains, dont les quatre doigts sont
courts, déprimés et sans renflements à leur face inférieure ;
les deux premiers et le dernier sont à peu près égaux, le troisième
est d'un tiers plus long. Il n'y a pas d'apparence de
pouce à l'extérieur ; mais on le retrouve sous la peau , réduit,
comme c'est le cas ordinaire, à la dernière phalange ou à la
phalangette, qui est portée sur un petit métacarpien. Les
deux premiers doigts ont la leur plus forte et plus dilatée
transversalement, dans leur moitié basilaire, que cheas les
Grenouilles, lesPélobates, etc.
Les orteils sont, comme les doigts, légèrement déprimés et
parfaitement lisses en dessous ; mais la membrane natatoire
(1) De cTKAcfiK)», coutre, instrument propre à diviser la terre , placé
au-dessus du soc de la charrue {rulum) , et de crot/c, pied; patte propre
à diviser la terre.
1; h.
IL J
m